Vente directe : objectif, 100 000 emplois nouveaux sur trois ans
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 octobre 2010.
“En huit mois, nous avons rattrapé quarante-quatre ans de retard", a déclaré Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'Emploi, lors de la signature de l'accord national entre Pôle emploi et la Fédération de la vente directe, le 21 septembre à Bercy, en présence d'une centaine de chefs d'entreprises de la branche. Le secteur de la vente directe crée des emplois, et sa Fédération chapeaute 300 000 salariés.
Avec une mauvaise réputation, du fait de la rémunération à la commission des VRP, VDI et autres agents commerciaux indépendants. Laurent Wauquiez ne le nie pas : “Le secteur de la vente directe, le plus souvent à domicile, ne correspond pas aux attentes de tout un chacun. Mais certains demandeurs d'emploi sont malgré tout intéressés par ces conditions de travail." C'est pourquoi le secrétariat d'État a tenu à s'associer à la démarche “100 000 emplois en vente directe : les chefs d'entreprise et Pôle emploi s'engagent". Précisément, Pôle emploi est chargé d'établir le profil des candidats les plus à même de répondre aux besoins du secteur. “Car la vente directe présente de beaux exemples d'ascension sociale", a ajouté Laurent Wauquiez.
Le premier contact entre le secrétariat d'État et la Fédération de la vente directe s'est déroulé en février 2010. Dès lors, le projet d'une étude projective, confiée conjointement au Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) et le cabinet de conseil en management Geste a été lancée, sur une durée de six mois, avec un triple objectif : état des lieux, évaluation des besoins, plan d'action. Un premier accord a été signé le 12 mai 2010 entre le secrétariat d'État à l'Emploi et la Fédération. Ne restait qu'à y associer Pôle emploi, chose faite ce 21 septembre, grâce à la signature de Bruno Lucas, son directeur général adjoint.
À carrières particulières, recrutements particuliers. Le secrétaire d'État a insisté sur l'importance de recourir aux nouvelles technologies pour permettre à Pôle emploi d'établir le bon profil des candidats. “Les recrutements par simulation sont indispensables dans cette branche professionnelle. Un bon agent commercial ne se recrute pas uniquement sur son CV. Pour ce type de vente, vous n'avez pas besoin d'un curriculum vitae au format papier, mais d'un coéquipier qui a la « niake ». C'est de ce type de collaborateurs dont votre secteur a besoin ! L'autre outil de recrutement idéal, c'est le « webinar »[ 1 ]Ou “webinaire", contraction de “web" et “séminaire". , un type de « conf-call » sur internet entre l'employeur et le futur salarié. Ce système, que Pôle emploi est amené à développer, est déjà utilisé au Canada avec un succès certain." Optimiste, le secrétaire d'État a tenu à rappeler que le secteur de la vente directe constituait “une branche où celui qui va de l'avant a sa chance !"
“NOS MÉTIERS PEUVENT CONSTITUER UN TREMPLIN SOCIAL"
“Cette réunion à Bercy représente, pour le secteur de la vente directe, une invitation historique !", s'est réjoui François Failliot, le président de la Fédération de la vente directe à l'occasion de la signature de l'accord entre Pôle emploi et l'organisme qu'il préside, le 21 septembre.
Après avoir salué l'engagement de l'Agefos-PME (représentée par son directeur général, Joël Ruiz), François Failliot a rappelé que ce partenariat a pour objectif de “valoriser des métiers à forte valeur ajoutée et, qui plus est, non délocalisables", mais aussi de favoriser le retour à l'emploi, de soutenir l'activité des entreprises du secteur de la vente directe, y compris celle de vendeur à domicile indépendant (VDI). “L'avantage de la vente directe, a précisé le président de la Fédération, est qu'il s'agit d'une activité dans laquelle être un jeune, une femme ou un senior ne présente pas un handicap. Nos métiers peuvent constituer un tremplin social, mais aussi une activité professionnelle complémentaire, tant pour des personnes en recherche d'activité que pour celles souhaitant se diversifier. Les possibilités d'aménagement des conditions de la vente directe sont extrêmement nombreuses."
Jacques Cosnefroy, délégué général de la Fédération de la vente directe a souhaité, pour sa part, exprimer ses remerciements et ses félicitations aux partenaires ayant “travaillé dans un temps record pour la rédaction de cet accord, durant tout l'été". Une fois ce dernier signé, il a exprimé ses souhaits pour l'avenir et le développement du partenariat entre Pôle emploi, le secrétariat d'État et la Fédération : “Cet accord, actuellement national, devrait être décliné dans les régions, en fonction des besoins rencontrés. Chaque président régional de la Fédération devrait signer un accord local avec chaque directeur régional de Pôle emploi."
Notes
1. | ↑ | Ou “webinaire", contraction de “web" et “séminaire". |