Lingueo : “un élan social et du lien culturel" au service de l'apprentissage linguistique à distance

Par - Le 16 novembre 2010.

Dans l'univers déjà peuplé des organismes de formation aux langues étrangères à distance via les nouvelles technologies offertes par internet, Lingueo, start-up fondée en 2007, mais dont le site définitif n'est ouvert que depuis janvier 2010, fait figure de nouvelle. Pourtant, elle compte bien se faire une place au soleil - en misant sur la qualité plutôt que sur la quantité.

“Notre offre est basée sur un principe très simple", indique Arnaud Portanelli, directeur marketing et cofondateur de Lingueo, aux côtés de Johann Querne et de Guillaume Le Dieu de Ville. “Nous mettons en relation des apprenants et des enseignants par le biais du logiciel Skype. En soi, Lingueo n'est qu'un intermédiaire, une interface. Nous ne gérons pas les contenus pédagogiques, qui demeurent de la responsabilité du professeur, afin qu'il les adapte au mieux à ses élèves, mais nous garantissons à la fois le paiement des cours, la mise en relation et surtout, la gestion des agendas de chacun."

Disposant d'équipes de professeurs natifs, Lingueo souhaite avant tout donner aux apprenants et aux formateurs un véritable “élan social" afin que ces derniers puissent concevoir leur parcours d'apprentissage dans les meilleures conditions. “Nous ne travaillons qu'avec des professeurs dont nous avons testé les compétences avant leur recrutement, souligne Arnaud Pontanelli, et, même si l'un d'entre eux s'avère défaillant, il nous est possible de le remplacer pour que l'élève ne pâtisse pas d'éventuelles lacunes. L'un de nos services est d'ailleurs de permettre aux stagiaires de noter l'enseignant après chaque cours, ce qui nous donne une estimation de ses compétences et fait monter sa « cote » auprès de nos clients. Un bon professeur sera très vite connu et pourra se permettre de proposer des cours à 30 euros de l'heure, au lieu des 10 euros actuels."

Si les tarifs paraissent quelque peu élevés, sur un marché très fortement concurrentiel, le directeur de marketing l'explique par une volonté qualitative : “Nous pourrions évidemment trouver des enseignants, en Inde, par exemple, qui seraient à même de dispenser des cours pour 3 euros de l'heure. Toutefois, nous ne le souhaitons pas. Nous ne nous plaçons pas sur un positionnement de cost-killers[Littéralement, “tueurs de coûts".[/footnote]." Les enseignants n'étant pas salariés par Lingueo, mais payés à la leçon (quoiqu'il existe des packages en fonction du nombre d'heures d'apprentissage souhaitées), l'une des tâches essentielles de l'entreprise est de sécuriser les paiements via le site, sans passer par des intermédiaires tels que [Paypal. “Ainsi, les enseignants sont certains d'être payés", insiste le directeur marketing de Lingueo.

Autre travail de l'entreprise : la gestion des fuseaux horaires. “Cette problématique est majeure dans le monde de la formation par le biais de locuteurs natifs. Lorsque vous apprenez le russe, par exemple, avec un enseignant de Saint-Pétersbourg, il faut bien évidemment tenir compte du décalage horaire. En choisissant Lingueo, ce problème ne se pose plus. Nous gérons les plannings de nos enseignants et indiquons à nos clients un créneau pendant lequel il est possible de les joindre."

Si l'entreprise compte bien profiter de l'engouement provoqué par les formations à distance, elle n'en revendique pas moins une politique éthique : “Nous insistons énormément sur les rapports humains entre apprenants et enseignants. Nous ne voulons pas que vendre des cours, mais souhaitons donner une réelle envie d'apprendre. Nous faisons du lien culturel !"

Trois questions à Arnaud Portanelli, co-fondateur et directeur marketing de Lingueo

“La formation par le biais de la visioconférence est désormais entrée dans les mœurs"

Quelle est la plus-value de Lingueo sur le marché, déjà presque saturé, de la formation aux langues par visioconférence ?

Au sein de Lingueo, nous avons pris l'habitude de dire que notre diversité fait notre richesse. Nous offrons à nos clients un panel de 22 langues à apprendre, y compris des langages rares comme l'hindi ou la langue des signes. En outre, nos 65 enseignants disposent d'un vécu unique : aujourd'hui, trop d'organismes de formation en langues étrangères sous-traitent leurs cours d'anglais en Inde, alors que les solutions Lingueo garantissent à nos clients que, s'ils veulent apprendre l'anglais londonien ou new-yorkais, ils seront mis en relation avec un professeur issu de la zone géographique voulue, capable de leur parler avec l'accent local.

Lingueo ne dispose que de 65 enseignants. C'est peu, comparativement à la concurrence…

Nous n'essayons pas de “faire du volume" à tout prix. Nous comptons effectivement peu de professeurs, mais ceux qui composent notre équipe sont proches de nous. Nous les connaissons, ils nous connaissent. Nous avons constaté que les organismes qui cherchaient à capter de la clientèle en gonflant les effectifs proposaient souvent le recours à des enseignants de piètre qualité, mal formés et peu compétents. Or, les clients qui souhaitent se former aux langues étrangères ne sont pas nécessairement attirés par les offres low cost, mais par les progrès qu'ils peuvent faire.

Vos formations sont-elles éligibles au titre du Dif ?

Oui, mais cette disposition est encore récente pour Lingueo, car, auparavant, notre offre s'adressait essentiellement à des particuliers. Aujourd'hui, nous visons également les entreprises, lesquelles peuvent former leurs salariés par le biais du Dif. Nous venons d'ailleurs, il y a peu, de signer un contrat avec une société qui va utiliser ce biais pour former ses collaborateurs.