Les dépenses publiques en faveur de la formation en baisse dans l'Union européenne

Par - Le 16 février 2011.

“Un état des lieux dans les pays européens sur les vingt dernière années fait apparaître une réduction des efforts" en faveur de la formation professionnelle, selon une étude de l'Edhec Business school de Nice intitulée : “L'évolution de la formation professionnelle continue : une perspective internationale". Même si son auteur, Arnaud Chéron, a établi une forte hétérogénéité entre les pays.

“La disparité des dépenses engagées par les entreprises en matière de formation professionnelle est essentiellement reliée aux écarts de taux d'accès. En 2005, les pourcentages d'effectifs employés ayant participé dans l'année écoulée à une action de formation étaient compris entre 10 % et 61 % au sein l'Union européenne (34 % en moyenne et 46 % en France)", note cette enquête du Pôle de recherche en économie et évaluation des politiques publiques de l'Edhec.

D'autre part, le début des années 2000 a été caractérisé par une diminution des efforts dans ce domaine, principalement pour les pays dans lesquels, à la fin des années précédentes, les dépenses étaient les plus élevées (pays nordiques, France et Royaume-Uni). Un constat qui vaut pour les dépenses effectuées par les entreprises, mais aussi pour les subventions des États.

“En France, le ratio des dépenses publiques en programmes de formation continue rapportées au PIB était au début des années 2000 revenu à un niveau comparable à celui du milieu des années 1980 (soit environ 0,25 %)", relève l'étude. Ceci dans un contexte dit de “turbulence économique" : les salariés qui connaissent des épisodes de chômage subissent ensuite des pertes salariales plus importantes qu'auparavant, ce qui “laisse à penser que le bénéfice de l'expérience et des formations accumulées, constituant le capital humain des travailleurs, est plus difficilement transféré entre les emplois."

Or, traditionnellement, l'intervention de l'État dans le domaine de la formation professionnelle se justifie eu égard à la transférabilité. Alors que les entreprises ont “tendance à ne pas suffisamment investir dans la formation de leurs travailleurs, notamment parce qu'elles négligent les bénéfices des formations dispensées pour les éventuels futurs employeurs".