Les organismes de formation privés face aux impacts de la réforme
Par Benjamin d'Alguerre - Le 16 février 2011.
Lors de la présentation des résultats de l'enquête de la Fédération de la formation professionnelle, le 8 février (voir notre article), la déléguée générale Marie-Christine Soroko a fait part de ses inquiétudes concernant, notamment, la fusion des organismes paritaires collecteurs agréés (Opca) et son impact sur les adhérents de la FFP.
“Certes, cette fusion va aboutir à une stabilisation – à marche forcée – du marché de la formation professionnelle, a-t-elle déclaré. Malheureusement, les Opca nés de la fusion devront répondre à des conventions d'objectifs et de moyens signés avec l'État. Il s'agit d'une nationalisation de fait !" De plus, en termes de “transparence, la situation risque d'empirer", a-t-elle jugé.
En outre, a-t-elle ajouté, “les appels d'offres émanant du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) accentuent cette difficulté de lecture de la part de nos adhérents, lesquels ne sont pas toujours au courant de la manière dont sont utilisés les fonds du FPSPP. Les organismes de formation attachés à la FFP ne disposent pas d'une visibilité à court terme. Je prévois de grands bouleversement dans les cinq années à venir pour les organismes de formation privés".
Des propos jugés pessimistes par Jean-François de Zitter, vice-président de la FFP, pour qui les risques ne viennent pas des Opca ou du FPSPP, mais des Régions. “Il existe actuellement une tendance lourde, pour certaines Régions, de ne former que par le biais du service public ou parapublic. Nous avons constaté, à ce sujet, la persistance de tendances parfois très dures." Et de préciser : “Actuellement, 30 à 35 % de la formation des demandeurs d'emploi sont gérés par des organismes privés. Il n'est pas impossible d'imaginer des politiques régionales où, faute d'appels d'offres, nous assisterions à la disparition pure et simple des organismes privés, ou leur utilisation simplement ponctuelle, en sous-traitance !"
Aujourd'hui, la FFP a établi des partenariats avec Agefos-PME, Opcalia et l'Afdas. Pour Jean-François de Zitter, “il en va du partenariat avec ces Opca comme du partenariat avec les Universités : ils verront l'avantage de s'associer avec le privé". Car “l'intérêt conjoint des Opca et des formateurs demeure que l'ensemble des fonds de la formation serve effectivement ce but et ne constituent pas une réserve financière pour l'État".