La branche informatique et conseil soutenue par un Edec
Par Béatrice Delamer - Le 01 mars 2011.
La crise a aussi touché le secteur de l'informatique, de l'ingénierie, et du conseil. En signant avec l'État un engagement de développement de l'emploi et des compétences (Edec), le Fafiec, Opca de la branche, va pouvoir concrétiser l'accord-cadre signé voici un an entre les pouvoirs publics et des partenaires sociaux pour soutenir le secteur -- autour de trois axes.
Tout d'abord : développer une ingénierie de formation innovante. “Nous devons monter des formations et des parcours pour les adapter à la mobilité des consultants", explique René Barbecot, responsable de projets au Fafiec. Adapter les compétences pour permettre aux salariés d'atteindre des secteurs porteurs, comme les énergies renouvelables, ou, à titre d'exemple, permettre le passage du secteur automobile, particulièrement touché par la crise, à celui du ferroviaire ou du nucléaire. “C'est ambitieux, car ce sont des approches complexes et difficiles à mettre en œuvre", commente-t-il.
Deuxième axe : que les entreprises, surtout les PME, adoptent une politique de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Depuis deux ans, le Fafiec finance des formations collectives sur le sujet. Il s'agit maintenant de favoriser des formations-actions adaptées à chaque entreprise, que ce soit sur des questions de recrutement, de départs à la retraite, etc. : “Nous entrons dans la mise en œuvre concrète : définir une action, la suivre et faire un bilan", explique René Barbecot, ce qui permet de rendre les entreprises moins fragiles et plus “en contrôle" de leur devenir.
Enfin, un troisième axe, plus complexe, prévoit de rapprocher grandes et petites entreprises : “L'idée est d'identifier des projets dormants dans les PME-PMI, qui ne pourraient se réaliser faute de compétences suffisantes ou assez pointues, et de les articuler avec des compétences existantes dans les grandes entreprises", développe-t-il. Les projets peuvent porter sur des problématiques commerciales, industrielles ou organisationnelles, et le Fafiec pourrait financer les actions de formation nécessaires au transfert de compétences au sein des entreprises bénéficiaires.
Signé pour trois ans, l'Edec bénéficie d'un budget total de 12 millions d'euros pour les axes 2 et 3 (l'axe 1 étant de l'ingénierie de formation). Il devrait aider environ 200 entreprises à entrer dans la démarche GPEC.