L'Europe doit prolonger la vie active des seniors
Par Béatrice Delamer - Le 16 avril 2011.
En 2050, les plus de 65 ans représenteront 30 % de la population européenne, contre 17 % en 2009, a exposé Mark Keese, chef de la division d'analyse des politiques de l'emploi à l'OCDE, lors de la journée “Innover ensemble pour l'emploi des seniors" organisée par la DGEFP et le FSE le 31 mars à Paris.
En 2050, si rien n'est fait, l'Europe pourrait compter huit retraités ou inactifs (contre cinq actuellement) pour dix actifs. Pour l'expert de l'Organisation de coopération et de développement économiques1, il faut prolonger la vie active.
Mais il a reconnu que les obstacles étaient particulièrement nombreux, à commencer par les réticences des entreprises. Mark Keese en est certain : employer des salariés de tous âges est dans leur propre intérêt, dans celui de leur activité. Elles ne doivent pas, par exemple, faire reposer leurs recrutements et les licenciements sur des critères liés à l'âge. D'autre part, l'analyste estime que les politiques publiques doivent soutenir les “bonnes pratiques" mais en prenant plus que jamais garde aux “effets pervers" : il s'agit de réduire les “incitations à ne pas recruter", de maintenir les salariés jeunes et seniors, de jouer un rôle actif, avec les employeurs, afin d'assurer une aide pour les salariés confrontés au licenciement, mobilisant la formation, si besoin, pour retrouver du travail.
Le renforcer de l'employabilité des seniors passe notamment par le développement de dispositifs de formations plus souples (formations modulaires et validation des acquis, en France). L'amélioration des conditions de travail et de la santé et sécurité, ainsi que l'incitation à une prise de retraite progressive, ou l'aide au temps partiel, peuvent également être pertinentes.