Externalisation : des avantages majoritairement qualitatifs
Par Knock Billy - Le 16 mars 2012.
L'externalisation ou le business process outsourcing (BPO) constitue, explique Christan Sérieys, consultant en stratégie chez EOA France (voir notre article), “la délégation d'un ou plusieurs domaines d'activités, fonctions ou processus de l'entreprise à un fournisseur extérieur et indépendant de son client qui, sur une durée pluriannuelle, en est responsable, opère et gère le fonctionnement, la performance et l'évolution des fonctions ou processus sélectionnés, en s'engageant sur un objectif de résultats mesurables et prédéfinis afin d'en optimiser les bénéfices pour le client". Elle est donc, avant tout, une relation entre un client et un prestataire.
Pour la plupart des entreprises interrogées dans le cadre de l'enquête de Demos Outsourcing, l'externalisation comporte de nombreux avantages. “Contrairement à leurs homologues britanniques, la première motivation des entreprises françaises est stratégique : confier les tâches de back-office et se centrer sur les tâches à valeur ajoutée [70 %]. Elles cherchent ensuite à bénéficier de conseils et savoir-faire d'experts [plus de 40 %]. La réduction des coûts [ou la maîtrise des dépenses] et l'augmentation de la productivité, ou l'amélioration de la qualité de la formation (y compris expertises spécialisées) viennent après", précise Bénédicte Bailleul.
“L'externalisation permet aux responsables formation de s'alléger de certaines tâches chronophages pour mieux se consacrer à la stratégie de développement des compétences de leur entreprise", indique Jérôme Lesage, PDG du courtier Place de la formation. Les prestataires les aident à être plus en phase avec les contraintes réglementaires de la formation professionnelle et à mieux gérer leurs relations avec leurs Opca" − notamment, l'optimisation des financements.
Craintes de risques sociaux
Mais, derrière ces objectifs demeurent quelques craintes, notamment celle de “ne maîtriser ni le prestataire, ni les coûts", pointe Bénédicte Bailleul. Selon l'enquête de Demos Outsourcing, 35 % des entreprises qui externalisent la gestion de leurs activités de formation redoutent les “difficultés à piloter le prestataire" qu'ils auront choisi, les “coûts cachés" des prestations, la “dépendance" envers ce prestataire ou la perte de leur savoir-faire et de leurs compétences. “Ces craintes sont logiques en cette période de crise économique", explique la directrice de Demos Outsourcing.
Ce qui, pour le consultant Patrice Selosse, “est la preuve qu'il faut développer des actions de formation pour mieux aider les acteurs à mieux gérer leur projet d'externalisation". D'autant que dans près d'une entreprise sur deux, les acteurs redoutent les risques sociaux. Alors que les principaux facteurs déclenchants du projet d'externalisation sont “le besoin de création de valeur" (près de 50 %) et “les variations des effectifs et les fluctuations de l'activité RH". Facteurs socialement plus sensibles que “la maturité des offres proposées sur le marché" ou “la complexité de la législation", notamment sur la formation professionnelle.