L'or pour DSI, entreprise adaptée
Par Benjamin d'Alguerre - Le 16 avril 2012.
Lauréate du bronze lors de l'édition 2011 des Trophées du Dif, DSI (Distribution services industriels), entreprise adaptée sise à Blagnac, en Haute-Garonne, aura été bien inspirée de concourir à nouveau en 2012 puisque le 29 mars dernier, c'est avec l'or en main − catégorie PME − qu'est repartie Laurie Courant, responsable formation de l'entreprise.
Fondée en 1994, DSI a obtenu son agrément d'entreprise adaptée deux ans plus tard. Tout d'abord orientée vers les activités de l'impression (offset et numérique), cette PME de 400 collaborateurs a par la suite diversifié ses activités dans les domaines de la bureautique, de la logistique, des transports, de l'industrie (pratiquant des activités d'ébarbage pour Airbus), de la saisie, de l'entretien d'espaces verts, de l'accueil ou de la recherche-développement, notamment en matière de signaux et de radars pour la Direction générale de l'armement (DGA). “Pour disposer du statut d'entreprise adaptée, la loi prévoit qu'un minimum de 80 % de l'effectif de production doit se trouver en situation de handicap, explique Laurie Courant. Actuellement, nous atteignons un ratio de 87 %, y compris au sein des activités administratives ou managériales." Et la spécificité des collaborateurs de l'entreprise exige des activités de formation conséquentes. “Les marchés sur lesquels nous nous plaçons sont soumis à appels d'offres ainsi qu'à renouvellement, souligne la responsable formation de DSI, or, outre leur handicap, nos collaborateurs présentent aussi comme caractéristiques d'être souvent peu diplômés ou d'être en âge d'entrer dans la catégorie senior. Notre politique formation doit intégrer ces critères afin de maintenir leur employabilité au maximum."
Le dossier présenté aux Trophées du Dif cette année reprenait les grandes lignes de celui de l'année précédente et concernait à la fois une action individuelle à destination d'un salarié sourd-muet en besoin de revoir sa connaissance du langage des signes, mais aussi d'apprendre à maîtriser le français écrit, ainsi qu'une action collective de bureautique portant sur 71 personnes de l'entreprise. “Le plan de formation que nous avions conçu à destination de ces collaborateurs devait être éligible au titre du Fonds social européen qui l'aurait financé à hauteur de 45 % des coûts pédagogiques et des salaires, précise Laurie Courant, mais cette éligibilité impose un quota de 250 équivalents temps plein… En 2011, nous dépassions cette limite, aussi le FSE ne nous a jamais donné de réponse quant au suivi de notre plan." Une contrainte dont DSI a dû tenir compte dans ses calculs. Si certaines actions prévues durent être abandonnées, l'effort portant sur le Dif “a été conséquent pour compenser les diminutions de budget". Autre élément en faveur de la formation en son sein,
DSI envisage prochainement de signer un projet de GPEC visant à former l'intégralité des salariés tous les deux ans.
“Nous sommes loin de cet objectif pour l'instant", confesse Laurie Courant, “mais ce projet tend à souligner l'importance que revêt la formation dans la politique interne de DSI."
“Je pense que ce sont les efforts effectués en faveur de la formation en dépit des baisses de budget qui ont été récompensés le 29 mars", estime-t-elle, avouant ne pas avoir cru à l'obtention d'un trophée cette année. DSI retentera-t-elle sa chance l'an prochain ? “Pourquoi pas ? Après le bronze et l'or, pourquoi ne pas viser l'argent pour compléter notre collection ?", s'amuse-t-elle, avant d'ajouter, plus sérieusement : “Nous serons probablement candidats en 2013, mais après deux années à avoir concouru en présentant un dossier similaire, nous espérons revenir l'an prochain porteurs d'un projet nouveau."