CFDT - Pour une négociation globale sur les parcours dans les entreprises

Par - Le 16 octobre 2012.

François Chérèque tenait le 2 octobre sa dernière conférence de presse de rentrée de la CFDT, dans un contexte social marqué par le franchissement de la barre des 3 millions de chômeurs, mais aussi de la préparation “d'un budget de rigueur". Or, dans un contexte de réduction des moyens de l'État, la négociation sur la sécurisation de l'emploi à laquelle le gouvernement a invité les partenaires sociaux relève, selon lui, “de la gageure".

“Anticiper pour ne pas subir et préserver l'emploi", est l'un des thèmes portés à la réflexion des partenaires sociaux. C'est à ce titre que la CFDT suggère, dans son document d'orientation, de substituer à la négociation obligatoire sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), une négociation sur les parcours professionnels, impliquant toutes les entreprises de plus de cinquante salariés, reprenant certes les thèmes des négociations actuelles sur la GPEC, mais en y intégrant les actions de formation concernant les parcours professionnels négociées annuellement, les contrats de génération à venir, et l'élaboration, sur les territoires, d'un document unique croisant les données sectorielles, territoriales et de branche. Document dont la rédaction impliquerait tous les acteurs concernés : État, Régions, partenaires sociaux et ce, sous pilotage des Conseils régionaux.

La centrale cédétiste compte aussi inscrire à l'ordre du jour l'évolution du congé de mobilité vers un dispositif de “sécurisation des mobilités" souhaitées par les salariés. “L'objectif est de permettre à un salarié de tester un projet professionnel dans une autre entreprise et de bénéficier de garanties en cas d'échec de ce test, qu'il s'agisse d'un retour dans l'entreprise d'origine ou de l'accès à un accompagnement", précise le document d'orientation.
Une mobilité qui pourrait se traduire par un bilan d'étape professionnel réalisé tous les cinq ans, assorti d'un conseil en évolution professionnelle permettant aux salariés de s'informer sur leur environnement (métier ou territorial) afin, le cas échéant, d'adapter ses compétences aux offres d'emploi proposées sur les territoires ou susceptibles de l'être. Et pour pouvoir bénéficier de ce conseil, l'organisation syndicale revendique la création d'un “crédit-horaire", qu'un salarié serait susceptible de prendre sur son Dif ou sur le plan de formation de l'entreprise afin d'avoir accès à ce service, en dehors de son entreprise.

Dans cette optique d'un renforcement de la portabilité des droits à la formation, la CFDT revendique par ailleurs l'égalité d'accès au congé individuel de formation pour les salariés des TPE (notamment, de l'artisanat) et leur alignement sur les vingt-quatre mois de travail exigés pour les collaborateurs des autres entreprises, au lieu des trente-six nécessaires actuellement.