Afpa - Le plan de refondation devant le CCE du 14 novembre
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 novembre 2012.
Annoncé en juin dernier, le “plan de refondation" de l'Afpa sera présenté au comité central d'entreprise par Yves Barou le 14 novembre, à l'occasion d'une première information, puis le 28, en consultation. Un plan d'autant plus attendu qu'à ce jour, la trésorerie de l'association n'est garantie que jusqu'au mois de janvier.
Côté syndical, on se prépare à examiner de très près ce texte. “Les nouvelles orientations qu'induira le plan de refondation auront obligatoirement un impact social sur les personnels de l'Afpa", rappelle Jacques Coudsi, administrateur CGT. “Nous avons besoin que l'État prenne ses responsabilités en recapitalisant la trésorerie de l'Afpa." La situation incite François Duval, délégué syndical central Sud-FPA, à utiliser l'argument qui fait mal, indiquant “ne pas constater beaucoup de changements entre l'ère de Jean-Luc Vergne et les débuts de son successeur". Réunis en intersyndicale le 17 octobre, les représentants des personnels de l'Afpa ont décidé, à l'unanimité, d'organiser une journée de mobilisation au mois de novembre, à une date restant à déterminer.
Quelques jours plus tôt, le 10 octobre, auditionné par la commission des affaires sociales du Sénat, Yves Barou était revenu que les difficultés rencontrées ces dernières années : dysfonctionnement des services de facturation, transfert de 900 psychologues à Pôle emploi, passage “brutal" à un régime de concurrence et surtout, absence de fonds propres, non-réfection des bâtiments par l'État, etc. Insistant sur la nécessité, pour l'Afpa, de conserver un statut associatif et non de devenir un Épic (établissement public à caractère industriel et commercial) comme cela fut un temps suggéré.
Ce, dans un contexte d'arrivée de plus en plus conséquente de demandeurs d'emploi déjà titulaires de qualification dans les centres Afpa. Pour eux, “les deux premiers mois de formation ne sont pas utiles : ils ne veulent pas les suivre, pas plus que les financeurs ne veulent les payer". De fait, c'est vers une individualisation accrue des cursus de formation qu'Yves Barou souhaite inscrire la démarche future de l'Afpa, particulièrement dans le domaine industriel (qui a connu une baisse de 56 %) et en tant qu'opérateur de formation et de requalification des salariés concernés par les plans sociaux.
Parmi les problématiques qui se posent à Yves Barou, “réduire les effectifs sans drames sociaux, sans plan social, sans conflit" passe en premier lieu par le non-renouvellement des CDD, ensuite par l'attente de plusieurs milliers de départs à la retraite dans les trois ans.
Autre “proposition pragmatique" du président de l'Afpa, destinée à compenser les 60 millions d'euros de travaux d'entretien annuels non réalisés par l'État : le transfert des biens de l'Afpa à certaines Régions, sous forme de baux emphytéotiques. “Ce ne serait pas illégitime dans la mesure où ces Régions jouent un rôle central dans la cartographie de la formation", a-t-il expliqué devant les parlementaires, rappelant qu'il comptait également “réduire par deux" le nombre de centres régionaux de l'Afpa (actuellement 216) pour leur substituer des “antennes de formations" rationalisées en fonction des territoires.
Reste que le président de l'Afpa a insisté sur le problème majeur : “Sans fonds propres, l'Afpa cessera de fonctionner entre les 7 et 10 janvier 2013, et renverra chez eux 100 000 demandeurs d'emploi. L'association est clairement sous la tutelle des banques qui la maintiennent en respiration artificielle."