Sécurisation - Laurence Parisot veut en finir avec “le tabou autour de la flexibilité"
Par Aurélie Gerlach - Le 01 décembre 2012.
“La négociation en cours, relative à la sécurisation des parcours professionnels, s'inscrit clairement dans les objectifs que nous devons nous assigner pour que notre économie puisse reconquérir sa compétitivité. Ce serait un atout majeur pour notre pays si nous parvenions à un accord. Pour qu'il ait lieu, il est indispensable que le concept de flexibilité soit enfin accepté, sans que l'on tente de le cacher pudiquement sous d'autres termes, comme ceux d'adaptation ou de souplesse." C'est ce qu'a déclaré la présidente du Medef, Laurence parisot, à l'occasion de sa conférence de presse mensuelle, tenue le 20 novembre. Et d'ajouter : “Il est grand temps que tout le monde comprenne que derrière ce mot, il y a un concept élaboré depuis longtemps par d'autres que nous-mêmes, notamment dans les pays du nord de l'Europe et en Allemagne. Au Medef, nous l'avons repris, et y mettons des objectifs qui nous sont propres."
Par ailleurs, Laurence Parisot souhaite voir souhaiter “diminuer l'aléa judiciaire qui pèse sur les chefs d'entreprise, et notamment dans les TPE-PME". Expliquant : “Beaucoup d'entre eux ont le sentiment d'avoir une épée de Damoclès au dessus de leur tête en permanence. Aux prud'hommes, les employeurs perdent dans les deux tiers des cas. Il n'est pas étonnant, dans ce contexte, qu'ils ne veuillent plus embaucher." Elle a dit vouloir “purger les procédures de tout ce qui concerne les enjeux de forme", souhaitant en effet que soient distinguées, comme en droit pénal, les situations dans lesquelles un procès est perdu pour une question de fond, de celles dans lesquelles il est perdu pour vice de procédure. Laurence Parisot a également demandé un plafonnement des dommages et intérêts accordés aux salariés par les tribunaux.
Les procédures de licenciement collectif, selon elle, peuvent également être optimisées : “Quand une entreprise licencie et sait qu'elle pourra reclasser des salariés dans un autre département ou une autre de ses usines, le droit du travail lui impose d'abord d'aller jusqu'au bout du PSE. C'est une perte de temps et c'est très pénalisant pour tous !"