Étude Afpa - 82 % des Français envisagent une reconversion en cas de perte d'emploi
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 décembre 2012.
À l'heure où les partenaires sociaux, à la demande du gouvernement, planchent sur un accord relatif à la sécurisation de l'emploi, l'Afpa, en partenariat avec l'institut Ipsos [ 1 ]Réalisée auprès de 1 000 personnes représentatives de la population française, âgés de 15 ans et plus, exerçant une activité ou étant en recherche d'emploi. , consacrée à la reconversion professionnelle. “Une enquête riche d'enseignements, qui contribue à une meilleure connaissance du marché de l'emploi et qui permet à l'Afpa d'adapter son offre de service aux règles nouvelles d'un environnement en pleine mutation", souligne l'Association française pour la formation des adultes.
La nouvelle donne ? Selon l'enquête, 82 % des personnes n'ayant pas changé de métier au cours de leur vie (et qui ne pensent pas en changer dans les six mois) envisagent sérieusement une reconversion en cas de risque de licenciement, et 28 % estiment qu'un plan social ou qu'une perte d'emploi constituent les motifs principaux à l'origine d'une reconversion, alors que ce facteur n'est évoqué que par 24 % des gens ayant effectivement changé de métier. “De solution de dernier recours, la reconversion devient une option réaliste, ainsi qu'une véritable réponse aux enjeux du monde du travail actuel et au risque de perte d'emploi", en conclut l'Afpa.
Il apparaît également que 35 % des actifs pourraient se réorienter professionnellement dans l'année à venir. D'ailleurs, sur l'ensemble des sondés, 55 % ont changé de métier à la suite d'un choix personnel et non contraints par une cause économique (seuls 24 % sont dans ce cas). 71 % de ces réorientés estiment d'ailleurs que leur nouvel emploi a constitué “un nouveau départ dans la vie" pour eux. Cette réalité concerne d'ailleurs essentiellement les moins diplômés, puisque 65,1 % des ouvriers, 56,8 % des employés et 67,6 % des foyers touchant moins de 1 200 euros mensuels ont changé de métiers ont court de leur vie ou envisagent de le faire. En revanche, seuls 48,9 % des cadres supérieurs et 47,9 % des foyers touchant plus de 3 000 euros mensuels sont dans la même situation. “Les chiffres s'inscrivent en opposition avec les représentations d'un monde ouvrier figé dans ses habitudes et accroché à son métier et ses savoir-faire".
Parmi les freins à la reconversion exprimés, 91 % des sondés s'estiment satisfaits de leur emploi actuel et ne souhaitent pas en changer, 65 % craignent de ne pas retrouver un emploi après leur reconversion, 51 % ne savent pas dans quel domaine se reconvertir et 47 % estiment ne pas en avoir les moyens. En revanche, seuls 18 % se sentent incapables d'exercer un nouveau métier et 15 % à suivre un parcours de formation. “Avec ces chiffres, l'image des salariés français réfractaires à la prise de risque et au changement est battue en brèche", conclut l'étude.
Notes
1. | ↑ | Réalisée auprès de 1 000 personnes représentatives de la population française, âgés de 15 ans et plus, exerçant une activité ou étant en recherche d'emploi. |