Conférence contre la pauvreté - Une “garantie jeune" en septembre 2013
Par Philippe Grandin - Le 01 janvier 2013.
En clôture de la conférence nationale contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale, le 11 décembre, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a dévoilé un plan de lutte contre la pauvreté dont le coût s'établira à... “2 à 2,5 milliards d'euros" par an, en rythme de croisière, à l'horizon de 2017.
Dans cette perspective, le Premier ministre a rappelé que “c'est par l'accompagnement que nous ferons accéder les personnes durablement éloignées du travail à un emploi de qualité". Il a d'ailleurs insisté sur l'expression “emploi de qualité", car “c'est cela que nous visons à travers notamment les négociations qui sont en cours entre les partenaires sociaux sur la sécurisation de l'emploi". La réussite d'un parcours d'insertion professionnelle, a-t-il considéré, “repose sur un accompagnement adapté, plaçant la personne au cœur du dispositif et traitant à la fois des obstacles sociaux et professionnels à l'accès à l'emploi y compris lorsqu'il s'agit d'une création d'entreprise. C'est avec les personnes et non plus seulement pour elles qu'il faut construire leur parcours professionnel en ayant pour maîtres mots la prévention, la continuité, la souplesse". Autre mesure comprise dans le plan : “Orienter beaucoup plus massivement la formation professionnelle en direction des publics qui en bénéficient le moins, c'est-à-dire les personnes les moins qualifiées", notamment en s'appuyant sur la mobilisation des employeurs.
Insertion des jeunes
L'insertion des jeunes constitue, pour le Premier ministre, “un enjeu de première importance". Il s'agit des jeunes inoccupés, dont de nombreux décrocheurs du système scolaire, qui sont, pense-t-il, “les éternels oubliés des politiques publiques". C'est à ce titre qu'il a annoncé la mise en œuvre d'une “garantie jeune", à la rentrée de septembre 2013, qui “s'appuiera techniquement sur un dispositif existant pour éviter d'en inventer un nouveau, qui est le contrat d'insertion dans la vie sociale", le Civis. Il s'agira, a-t-il précisé, d'un contrat d'un an renouvelable qui sera signé entre le jeune en grande difficulté d'insertion et le service public de l'emploi, précisant les engagements de chacun. “L'institution s'engagera à offrir aux jeunes un accompagnement soutenu. Un travailleur social identifié devra établir avec lui un projet d'insertion et lui faire régulièrement des propositions adaptées de formation ou d'emploi, dont bien entendu les emplois d'avenir et les contrats de génération." De son côté, le jeune signataire sera tenu de respecter les étapes programmées du parcours, et d'accepter les propositions adaptées qui lui seront faites. Pendant les périodes d'inactivité (ni en emploi ni en formation), il bénéficiera d'une garantie de ressource, d'un niveau équivalent au RSA socle (qui est de 43 % du Smic, soit 475 euros par mois pour une personne seule). Géré par les Missions locales, ce nouveau dispositif, “qui effectivement demande de mobiliser des moyens et une organisation, sera mis en place en septembre 2013 dans dix territoires pilote avant d'être étendu à l'échelle nationale". Le rythme de croisière visé est de 100 000 jeunes par an. “Cela veut dire 100 000 jeunes qui vont enfin retrouver un avenir", a souligné Jean-Marc Ayrault.