Uniformation : la FOAD comme levier de l'accompagnement

Les Rencontres du e-learning et de la formation mixte, le 5 décembre, auront été l'occasion d'établir un focus sur la politique et les pratiques de financement de la formation ouverte et à distance (FOAD) au sein d'Uniformation, l'Opca de l'économie sociale et solidaire. Un organisme qui voit dans la formation numérique un moyen d'assister les demandeurs d'emploi et les TPE, habituels laissés-pour-compte de la e-formation.

Logique de certification

Sur les 47 000 entreprises de son réseau, 35 000 sont des structures de moins de 10 salariés ne recourant, en termes de formation, qu'aux dispositifs présentiels. “Le fait que la loi de 2009 ait contraint les Opca à travailler sur la formation des demandeurs d'emploi a constitué une petite révolution, estime Cyril Pattegay, de la direction des ressources d'Uniformation. De financeurs administratifs, les Opca sont soudain devenus acteurs de l'ingénierie de formation." Ingénieurs, certes, mais tout de même tenus de respecter leurs obligations légales en matière d'imputabilité, de respect de l'encadrement humain des stagiaires, de logique de développement de leurs compétences et d'évaluation effective des actions de formation. “L'encadrement humain n'est pas nécessairement synonyme de formation en salle, explique Cyril Pattegay, les dispositifs de tutorat, synchrones ou asynchrones, liés au blended learning, peuvent correspondre à un accompagnement humain tel que prévu par la loi. L'essentiel est qu'Uniformation se place dans une logique finale de certification et de capitalisation des parcours, par tout type de titre reconnu. Une logique à laquelle tant notre Opca que les partenaires sociaux ou le FPSPP sont particulièrement attachés." À ce titre, Uniformation ne souhaite pas devenir lui-même un distributeur de labels, préférant se référer à ceux déjà existant (diplômes universitaires, titres RNCP, etc.).

InfoParcours

Sollicité l'an passé pour financer près de 80 demandes de formation à distance, Uniformation a lancé, en 2011, Infoparcours, une plateforme destinée à sensibiliser les demandeurs d'emploi sur les formations et métiers de la branche. Une plateforme qui s'est d'abord présentée sous la forme d'un numéro téléphonique unique, mais qui se dotera en 2013 de chats en ligne. “Le service téléphonique constitue une première clé d'entrée pour des publics parfois mal à l'aise avec l'outil informatique", observe Cyril Pattegay. Il enregistre, chaque semaine, près de 300 appels. “Outre le développement d'une plateforme web collaborative, nous travaillons sur l'aspect documentaire du référencement des quelques 150 métiers inscrits dans le champ d'Uniformation." Et pour sensibiliser ses propres collaborateurs aux problématiques de la FOAD, l'Opca a testé une formation auprès de 51 d'entre eux… réalisée, bien entendu, à distance, en blended learning. Test réussi, puisqu'après évaluation, 82 % d'entre eux s'en sont révélés satisfaits… tout en étant également 54 % à avouer qu'ils ne seraient jamais allés vers un dispositif e-learning s'ils n'y avaient pas été sensibilisés. Un autre test, déployé cette fois en direction des chefs d'entreprise et des partenaires sociaux, est également annoncé pour 2013.

Emplois d'avenir

Particulièrement actif dans le domaine des emplois d'avenir, Uniformation considère la FOAD comme un outil particulièrement adapté à l'accompagnement individualisé des jeunes concernés. “Dans un souci de les rapprocher de l'emploi, bien entendu, mais aussi pour les guider vers des certifications reconnues afin de sécuriser leurs parcours sur le long terme", explique Cyril Pattegay. Et s'il est encore trop tôt, à ses yeux, pour déployer un programme de e-formation spécifique aux emplois d'avenir, il n'est pas exclu qu'à un horizon proche, l'Opca de l'économie sociale ne travaille sur des programmes numériques de formations liés aux métiers en collaboration avec les branches professionnelles, puisqu'en matière d'accès ou de retour à l'emploi, “la FOAD constitue le premier levier de l'accompagnement personnalisé".

C'est au travers de la circulaire DGEFP n°2001-22 du 20 juillet 2001 qu'ont été introduites, pour la première fois, une définition de la FOAD, mais aussi les modalités d'obligations des prestataires de formation concernant ce mode d'apprentissage, ainsi que les règles d'imputabilité des dépenses sur l'obligation de participation des employeurs… sans que cela n'entraîne un réel développement de la FOAD au sein des entreprises, particulièrement les PME. Il a fallu la loi du 24 novembre 2009, la création du FPSPP et, surtout, l'obligation, pour les Opca, de contribuer à la formation des demandeurs d'emploi, pour que l'idée d'un accompagnement personnalisé accru de ces derniers puisse s'exercer au travers de solutions à distance. Un sujet récemment remis sur la table par le ministre en charge de la Formation professionnelle, Thierry Repentin, qui, à l'occasion des dix-huitièmes rencontres du Fffod, a évoqué la possibilité de faciliter l'imputabilité de la formation à distance (L'Inffo n° 824, p. 23).