Centre - Le dispositif “Visa compétences jeunes", pour mieux cibler les décrocheurs du supérieur

Par - Le 01 janvier 2013.

Le rapport d'évaluation sur le dispositif “Visa compétences jeunes" (Visa CJ), remis par le Céreq au Fonds d'expérimentation pour la jeunesse (Fej), vient d'être publié sur le site du centre d'études. Cette évaluation (réalisée de septembre 2009 à décembre 2010) porte sur le dispositif mis en œuvre par la Région Centre pour répondre à la demande d'accompagnement des jeunes sortis du système scolaire ou universitaire avec un niveau de formation très faible, dans la structuration de la démarche de construction d'un projet professionnel.

Une gamme de Visas pour une autonomie

Le Visa CJ est une formation courte, organisée en modules et destinée à aider à la recherche d'emploi et à la construction d'un projet professionnel. Il vient compléter la gamme des six “Visas libres savoirs" (voir encadré) qui constituent des formations financées par la Région, avec la contribution du Fonds social européen (FSE). Ils couvrent l'ensemble des compétences essentielles pour être autonome dans la vie quotidienne, retrouver ou conserver un emploi.

En accès libre et gratuit, les Visas libres savoirs, formations régionales aux savoirs de base, s'adressent à tous les publics (adulte ou jeune de plus de 16 ans et sorti du système scolaire) : Visa “Trois en un Centre" (communication écrite et orale, mathématiques, raisonnement logique) ; Visa “Langues vivantes Centre" (anglais, allemand, espagnol), Visa “Éco-citoyen Centre" ; Visa “Internet Centre" ; Visa “Bureautic Centre" ; Visa “Accueil tourisme Centre".

Les objectifs du Visa CJ sont de permettre aux sortants de l'Université d'affronter le marché du travail en leur apportant les outils nécessaires et les compétences requises. Parmi les divers objectifs poursuivis, citons par exemple : “Agir, accompagner, former le jeune dans une démarche d'orientation et d'inclusion sociale" ; “Faire acquérir et/ou renforcer les compétences et connaissances nécessaires à un jeune pour comprendre le monde du travail, construire un projet d'emploi, se valoriser et s'engager dans un processus de recherche d'un emploi, ou d'un métier adapté à ses acquis, ses compétences et ses choix". Il s'agit d'une offre d'actions de formation, non d'un dispositif d'aide à l'insertion.
La mise en œuvre des Visa CJ et le “captage" du public visé mobilisent les structures prescriptrices d'accueil, information, orientation (Missions locales et Pôle emploi), les partenaires sociaux (Opca, branches professionnelles), les partenaires économiques (TPE-PME) et les collectivités locales.

Un public touché différent de la cible

L'évaluation du Céreq révèle que le dispositif, qui ciblait les sortants de l'Université “tous niveaux", a plutôt touché des femmes, de niveau IV et III (bacheliers, licence et formations supérieures courtes), en recherche d'emploi. Il note que les bénéficiaires sont, pour nombre d'entre eux, allocataires de minimas sociaux. La surreprésentation du profil demandeur d'emploi “provient sans doute de la conjoncture économique qui rend difficile l'entrée dans la vie active. Il n'en reste pas moins qu'une association plus étroite avec les pôles universitaires aurait probablement attiré plus d'étudiants ou de jeunes diplômés", considère le Céreq.

Résultat, le Visa CJ qui était conçu comme pouvant être un outil au service des étudiants anticipant leur insertion sur le marché du travail a plutôt fonctionné comme dispositif d'insertion pour les jeunes demandeurs d'emploi. À la différence des Missions locales, dont le public est moins qualifié et plus jeunes, “Visa CJ pourrait compléter une gamme d'aides à l'orientation et à l'insertion professionnelle pour un public diplômé et plus âgé que celui des missions locales", conclut le Céreq. À ce titre, pour mieux cibler les étudiants du supérieur, des collaborations entre le Conseil régional et les responsables des pôles universitaires, et entre les organismes de formation spécialisés dans les Visas CJ et les responsables des bureaux d'aide à l'insertion professionnelle des établissements universitaires “pourraient être utiles".