Un nouveau souffle pour le réseau des Gréta
Par Aurélie Gerlach - Le 16 janvier 2013.
“Nous avons passé le Cap Horn et voguons à présent vers des cieux plus cléments." C'est ce que déclare Luc Bentz, secrétaire national Unsa Éducation à L'Inffo, à propos du projet de loi d'orientation et de programmation pour la “refondation de l'école de la République". En effet, celui-ci prévoit de recréer les Gréta (groupements d'établissements de l'Éducation nationale) et d'annuler leur transformation en Gip (groupements d'intérêt public), prévue par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011 de simplification et d'amélioration du droit, dite loi Warsmann.
Pour rappel, une circulaire mettant en œuvre la loi Warsmann avait mis, en février 2012, le “feu aux poudres", l'ensemble des syndicats s'étant déclaré contre le projet, de même que l'ARF (Association des Régions de France). Ceux-ci jugeaient en effet que cette réforme, en facilitant un nouveau désengagement de l'État, alourdissait les charges des Gréta et fragilisait le statut des personnels “poussés aux marges de la fonction publique".
Le changement de majorité a changé la donne. François Hollande s'était engagé à revenir sur cette réforme. Une négociation s'est engagée entre le ministère de l'Éducation nationale et l'intersyndicale sur la réorganisation des structures de l'Éducation nationale, qui organisent des formations pour adultes. Celle-ci a abouti à un accord en novembre (L'Inffo n° 824, p. 4).
“Des publics dont les opérateurs ne veulent pas"
“Le projet de loi prévoit la suppression de la transformation en Gip afin de faire place nette pour le projet issu de notre accord, résume Luc Bentz La loi Warsmann devait s'appliquer à partir de mars ou d'avril 2013. La nouvelle réforme a vocation à redynamiser le réseau des Gréta. Car ces dernières années, ses parts de marché ont crû bien moins rapidement que celles des autres acteurs." Selon lui, il était nécessaire de “privilégier un pilotage rectoral. Cela facilitera les relations avec les Régions".
L'accord donne en effet un rôle accru du ministère de l'Éducation nationale en termes d'engagement et d'accompagnement des évolutions professionnelles. L'objectif annoncé est de permettre au réseau de développer des activités de formation continue, en priorité en direction des publics en difficulté, fragilisés par la crise économique. “Le public des Gréta est composé en grande partie de publics prioritaires dont les opérateurs ne veulent pas !", précise Luc Bentz.
La nouvelle organisation proposée par le ministère s'appuie sur une redéfinition des missions du Gip-FCIP (Formation continue d'insertion professionnelle [ 1 ]Service du Rectorat constitué du Cafoc (Centre académique de formation continue) et du Dava (Dispositif académique de validation des acquis). Chaque Gréta en est adhérent. Il prend en charge les fonctions support. ). En outre, le projet renforce le rôle des EPLE (Établissements publics locaux d'enseignement). Pour le représentant de l'Unsa, ce système constitue “un point d'équilibre".
Notes
1. | ↑ | Service du Rectorat constitué du Cafoc (Centre académique de formation continue) et du Dava (Dispositif académique de validation des acquis). Chaque Gréta en est adhérent. Il prend en charge les fonctions support. |