Cour des comptes - Formation des demandeurs d'emploi : “effort insuffisant"
Par Béatrice Delamer - Le 01 février 2013.
Le système français de formation professionnelle affiche une performance “médiocre" et n'est pas en mesure d'orienter “efficacement" les dispositifs vers les publics prioritaires. Tel est le constat dressé par le rapport de la Cour des comptes “Le marché du travail : face à un chômage élevé, mieux cibler les politiques", rendu public le 22 janvier.
“Tant les contrats aidés, qui relèvent de la politique de l'emploi, que les contrats de professionnalisation, qui relèvent de la formation professionnelle, ont rencontré d'importantes difficultés de ciblage pendant la crise." En cause ? Un pilotage qui s'appuie sur des critères juridiques, avec à la clé une dispersion des moyens et des effets d'aubaine.
La Cour recommande donc une réforme de ce pilotage. Elle préconise une réflexion sur “l'organisation de la prescription de formation" aux demandeurs d'emploi, passant par la “mobilisation des compétences des agents prescripteurs ".
Au sujet des contrats aidés du secteur non marchand, le rapport pointe que “moins de la moitié conduisent à une insertion" et, pire encore, “certaines évaluations montrent qu'ils peuvent même dans certains cas réduire les chances de leurs titulaires d'occuper ultérieurement un emploi à durée indéterminée" ! Assortir systématiquement l'exécution du contrat d'une formation allant au-delà de l'adaptation au poste de travail, moduler l'aide en fonction de la qualité de la formation prévue, sont des pistes à suivre.
Les contrats de professionnalisation sont insuffisamment orientés vers les moins diplômés. La Cour des comptes estime qu'il faudrait, notamment, mobiliser les conventions d'objectifs et de moyens passées entre l'État et les Opca afin d'orienter les financements vers ces publics prioritaires.
Quant aux contrats de sécurisation professionnelle (CSP), c'est “l'appréciation de la distance à l'emploi" qui devrait être prise en compte, non la seule situation juridique du bénéficiaire. Ensuite, la formation devrait s'inscrire “dans une logique de parcours, articulant formations courtes et longues", à travers “une forte implication du bénéficiaire lui-même dans l'élaboration de son projet professionnel et une co-construction avec l'organisme chargé de l'accompagnement".