Propreté - Le nombre de CQP est passé de 300 à 10 000

En à peine cinq ans d'existence, la filière des certificats de qualification professionnelle du secteur de la propreté est passée de 300 évalués, la première année, à 10 000 au total en 2012. “C'est le résultat d'une politique réussie", se réjouit Jean-Marc Ducept, secrétaire général de l'organisme certificateur (OC Propreté). Ces CQP correspondent à six emplois du secteur ^{[ 1 ]}Agent machiniste classique, agent d'entretien et de rénovation, laveur de vitres-travaux en hauteur, chef d'équipe, agent de maintenance multi-techniques immobilières et chef d'équipe de maintenance multi-techniques immobilières.. “Y accéder représente une belle réussite pour des salariés qui sont souvent expérimentés, mais sans aucune formation ni reconnaissance professionnelle, ou pour des nouveaux entrants dans la propreté", observe-t-il.

Parmi les effectifs du secteur, un salarié sur trois est d'origine étrangère, près de 95 % ont un très bas niveau de qualification. “Proposer un diplôme de branche à ces salariés est très satisfaisant aussi bien pour eux que pour leur employeur, car la compétence des salariés est essentielle dans la réussite de l'entreprise", poursuit le secrétaire général. Selon le métier visé et le parcours professionnel, les formations proposées sont modulaires. Les CQP sont organisés en “pôles de compétences", tels que l'organisation de chantier, les techniques professionnelles, le contrôle des résultats, l'hygiène et la sécurité, les “attitudes de service", etc.
L'évaluation est basée sur des mises en situation reconstituées et des questions orales. L'évaluateur professionnel est issu d'une entreprise et doit justifier d'une bonne pratique professionnelle. Une formation lui est préalablement proposée afin qu'il s'approprie les critères et les grilles d'évaluation. La CPNEFP est la seule instance habilitée pour la délivrance des CQP de la propreté. “C'est un jury souverain et qui se réunit chaque mois", précise Jean-Marc Ducept.

“Boosteur professionnel"

Parmi les récents lauréats, Christel Lavantès (39 ans) qui a suivi un CQP “chef d'équipe", qui s'est trouvé être le 10 000e évalué et réussi. Son témoignage est positif : “Sans cette formation, je n'aurais pas managé mon équipe de la même façon, je n'aurais pas compris son quotidien, même si je la voyais travailler chaque jour. En fait, le secteur de la propreté m'a rapidement intégrée, formée et j'ai confiance en moi aujourd'hui." Ce, alors qu'elle est, en réalité, plus qualifiée que le diplôme professionnel qu'elle vient de passer. “Je ne pensais pas que ce poste de responsable de secteur était si diversifié !" Une telle satisfaction n'est pas isolée, soutient le secrétaire général de l'OC Propreté, qui cite les conclusions de l'étude de l'Observatoire des métiers et des qualifications des entreprises de propreté ^{[ 2 ]}Enquête réalisée sur 380 personnes et rendue publique en décembre 2011. : l'obtention du CQP “permet une évolution professionnelle pour deux tiers des candidats et une véritable professionnalisation pour le tiers restant". Et 82 % de ceux qui ont passé un CQP restent dans leur entreprise. “La certification est perçue comme une reconnaissance. Très original pour être signalé : pour 62 % des salariés, c'est l'entreprise de propreté qui est à l'initiative de la proposition de formation", souligne encore Jean-Marc Ducept. Avant d'insister sur le fait que “les CQP de la propreté sont les seuls à avoir une équivalence avec un titre du ministère de l'Emploi. En effet, les titulaires des CQP AMC et AERP, peuvent obtenir ipso facto le titre agent en propreté et hygiène (APH) : une réelle reconnaissance pour nos diplômes de branche."

Jean-Marc Ducept annonce pour 2013 la création d'un dispositif dénommé “Clé en main" destiné à sécuriser les parcours professionnels des salariés, notamment en situation d'illettrisme. Un dispositif qui bénéficiera d'un cofinancement du FPSPP et du FSE de plus de cinq millions d'euros sur quatre ans. Pour, annuellement, entre 600 et 700 personnes.