Les Régions s'opposent au transfert des formations sanitaires et sociales à l'Université
Par Knock Billy - Le 16 février 2013.
Paradoxe. Alors même que certains acteurs s'émeuvent de la mainmise accrue des Régions sur la formation, elles-mêmes s'inquiètent de se voir dépossédées. “Fortes de leurs résultats et des améliorations apportées aux formations et à la qualité de vie des étudiants concernés, les Régions souhaitent un renforcement de leurs compétences dans ce domaine à l'occasion des prochaines lois", a déclaré l'Association des Régions de France (ARF), le 8 février dernier.
Elle s'oppose à l'éventualité d'un transfert aux Universités de la prise en charge des formations sanitaires et sociales [ 1 ]Les formations d'infirmier, d'aide-soignant, ambulancier, de sage-femme, de masseur-kinésithérapeute, d'assistant de service social, d'éducateur spécialisé, etc., qui sont l'apanage des Régions depuis la loi de 2004. Et dans le même temps, elle demande des moyens accrus pour ces formations, assortis d'un “maillage territorial" adossé aux schémas de formations des Régions. Ces moyens apparaissent nécessaires pour instaurer la gratuité des formations des aides-soignantes, mensualiser des bourses, moderniser l'équipement des écoles et des bâtiments. Elle recommande d'établir un budget annexe des hôpitaux consacré aux écoles de formation, pour une meilleure traçabilité des fonds publics.
Pour les Régions, “les risques d'une transformation des écoles en départements universitaires" sont nombreux. L'absence de sélection à l'entrée des formations, alors que le recrutement actuel se fait sur concours, risquerait de multiplier les échecs en début de parcours. Elles s'inquiètent aussi de l'instauration d'une césure dans la filière de formation entre le niveau CAP-BEP (aides-soignantes), qui n'intégreront pas les Universités, et le niveau bac, alors que l'enjeu est de “maintenir les possibilités d'évolution dans les parcours professionnels". Et pointent “l'incapacité des Universités à dégager des crédits suffisants pour accueillir des cohortes importantes d'étudiants". Cela pose la question du devenir des écoles pour lesquelles les Régions ont investi dans l'immobilier.
L'ARF demande que les formations sanitaires, à l'instar des formations sociales, soient clairement mentionnées dans la future loi de décentralisation comme faisant partie du service public de formation.
Notes
1. | ↑ | Les formations d'infirmier, d'aide-soignant, ambulancier, de sage-femme, de masseur-kinésithérapeute, d'assistant de service social, d'éducateur spécialisé, etc. |