François Hommeril, un négociateur formation candidat à la présidence de la CFE-CGC

Par - Le 16 avril 2013.

À neuf jours de l'élection du nouveau président de la confédération des cadres, prévue le 17 avril à Saint-Malo, François Hommeril semble peu optimiste. Secrétaire national de la CFE-CGC en charge de la formation professionnelle, cet ingénieur géologue de 52 ans essaie de s'imposer face à sa rivale, l'ultra favorite Carole Couvert. Ce n'est pas gagné, tant la secrétaire générale sortante paraît en position de l'emporter. Mi-février 2013, François Hommeril, issu de la fédération de la chimie, annonce sa candidature. Quelques jours plus tard, son prédécesseur à la tête du pôle formation professionnelle, Alain Lecanu, l'éreinte dans un “coup de gueule" envoyé à la presse. Soutien de Carole Couvert Lecanu n'a pas digéré son éviction des instances dirigeantes de la CFE-CGC, lors du congrès de Reims, en 2010, au profit d'Hommeril. “Dans la course à la présidence, beaucoup ont abandonné (certains sont devenus modestes après des mandats loupés dans des fonctions importantes hors de leur fédération), d'autres jouent au Zorro et espèrent refaire leurs numéros d'équilibriste dans un congrès qui s'amuse ! Leur programme, c'est de s'opposer à une autre candidature !", assène l'ancien vice-président de l'Unedic.

Sans langue de bois

Quand on lui rappelle cet épisode, François Hommeril fronce légèrement les sourcils. Avant de lâcher une petite pique bien sentie. “On disait du cumulard Alain Lecanu, ex-secrétaire national en charge de l'emploi, qu'il était surtout responsable de son propre emploi", raille l'ancien chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Nancy. Avec son sens de la dérision, ce blond aux yeux d'un bleu intense, natif de Cherbourg, détonne dans l'univers aseptisé des négociations interprofessionnelles. Sa formule fétiche, bien connue des journalistes : “On ouvre la boîte à croquettes ?" Manière fantaisiste d'annoncer des déclarations sans langue de bois. “François Hommeril n'a pas sa langue dans sa poche. C'est quelqu'un de direct, de franc, qui dit vraiment ce qu'il pense. Je suis content qu'il y ait des gens de qualité comme lui dans le milieu de la formation professionnelle. Après Thierry Lepaon, élu secrétaire général de la CGT [ 1 ]Voir notre portrait, paru dans L'Inffo n° 831, la candidature de François Hommeril est bonne pour l'image des
négociateurs de la formation professionnelle", s'enthousiasme

Jean-Pierre Therry, le Monsieur Formation de la CFTC, la confédération chrétienne. Atypique, François Hommeril a conservé un mandat de délégué syndical dans son usine Rio Tinto (ex-Pechiney) de La Bâthie, en Savoie, où il passe encore quatre-vingt jours par an.
Secrétaire national depuis 2010, François Hommeril porte un regard acéré sur certains acteurs du secteur formation. Les Régions ? “La moitié des élus des Conseils régionaux viennent de l'Éducation nationale. Qu'est-ce qu'ils connaissent au monde de l'entreprise ? Qu'ils arrêtent de culpabiliser les partenaires sociaux avec les décrocheurs scolaires. Les organisations patronales et syndicales ne peuvent pas se substituer à l'Éducation nationale !", tranche-t-il. La technostructure d'État ne trouve guère plus grâce à ses yeux. “Sur les conventions d'objectifs et de moyens Opca négociées en 2010,
les représentants de l'État n'ont brillé ni par leur sens de la concertation ni par leur modestie. Ce n'est pas parce qu'on n'a pas fait l'Éna qu'on ne doit pas être respecté." Foi de François Hommeril. Franc et direct, comme toujours.

1990 - Adhère à la CFE-CGC

2006 - Délégué national au pôle Europe et international

2010 - Secrétaire national du secteur formation professionnelle

2013 - Candidat à la présidence de la CFE-CGC

Notes   [ + ]

1. Voir notre portrait, paru dans L'Inffo n° 831,