L'UPA demande un statut particulier pour les apprentis de 16 à 18 ans

Par - Le 16 avril 2013.

À l'occasion de sa première prestation à l'une des rencontres des
Réalités du dialogue sociale (RDS),le 2 avril, Jean-Pierre Crouzet, le nouveau patron de l'Union professionnelleartisanale (qui a succédé
à Jean Lardin en janvier dernier), a jeté un pavé dans la mare concernant l'apprentissage des jeunes. En effet, aux yeux de cet artisan boulanger dijonnais, l'apprentissage, loin de constituer une voie d'excellence pour l'emploi des jeunes, constitue, au contraire, “une filière d'échec, au sein de laquelle 90 % des apprentis se retrouvent orientés par défaut"...

Des propos d'autant plus durs que le nouveau président de l'UPA est lui même passé par cette fi lière, entre 1957 et 1960. “Mais nous sommes aujourd'hui au XXIe siècle et ceux qui se voient orientés dans cette voie ne l'ont quasiment jamais choisie.

Ils n'ont pas eu droit à un véritable choix." Des adolescents de 16 ans se confrontent ainsi au monde entrepreneurial pour se former à des métiers dont ils ignorent tout. “Le modèle maître-apprenti, sur lequel se basait la transmission des savoirs artisanaux d'antan, n'existe plus. Il est important, pour les jeunes, de pouvoir découvrir plusieurs métiers avant de choisir de se destiner à l'un d'eux", a insisté Jean-Pierre Crouzet. “Il faut comprendre qu'un apprenti n'est
pas considéré par l'artisan qui l'embauche comme de la main-d'œuvre
à bas coût, mais comme un investissement qu'il va engager pour une
durée moyenne de deux ans." Deux années pendant lesquelles l'alternant reste techniquement un mineur, source de complexité des relations entre le jeune et l'employeur.

Pour Jean-Pierre Crouzet, “16 ans, c'est le bon âge pour intégrer une
entreprise en tant qu'apprenti". Mais la donne économique et sociale s'accorde mal avec l'irresponsabilité juridique de salariés mineurs.

Cette situation pousse le président de l'UPA à réclamer la mise en place d'un statut pour ces salariés particuliers.

D'ores et déjà, le dirigeant du syndicat patronal des artisans l'a annoncé : les questions de formation professionnelle dans l'artisanat constitueront “un gros morceau" de la conférence sociale de juin
prochain.