Medef et CGPME favorables à l'évolution du Dif vers le compte personnel de formation

Par - Le 16 avril 2013.

Les trois organisations de salariés signataires de l'Ani du 11 janvier 2013 sur la sécurisation de l'emploi (CFDT, CFE-CGC, CFTC) étaient venues le 2 avril défendre leur vision de l'accord devant la commission des affaires sociales du Sénat. Le 3, c'était au tour des deux syndicats réfractaires (CGT, FO) et des représentants patronaux (Medef, CGPME, UPA) de se prêter à l'exercice.

Côté syndical, les mois écoulés n'ont pas émoussé les réticences d'Agnès Le Bot (CGT) et Stéphane Lardy (FO), notamment en matière de flexibilité de l'emploi ou de facilitation du recours aux CDD.

Côté patronal, la CGPME a plaidé pour que la future loi permette aux employeurs de recourir aux contrats courts sans que ceux-ci soient surtaxés.

Pour sa part, le compte personnel de formation (CPF) instauré par l'Ani a particulièrement suscité la curiosité d'Annie David, présidente (groupe communistes, républicains et citoyens) de la commission : “J'aimerais comprendre ce qu'est exactement ce compte, alors qu'une réforme est en cours de discussion et que la formation professionnelle vient de revenir dans le portefeuille de Michel Sapin." Une interrogation en partie partagée par Stéphane Lardy : “Le CPF ? Je ne sais pas ce que c'est à l'heure actuelle, en revanche je crois savoir ce que veut le patronat : le transfert des heures de Dif des salariés en son sein."

Une analyse qui ne choque pas outre mesure la partie patronale, puisque, aux yeux de Geneviève Roy (vice-présidente de la CGPME), le Dif, qui ne constituait que “la première pierre du droit individuel à la formation des salariés", s'est révélé décevant et devrait faire l'objet d'une fusion avec le Cif.

À en croire Jean-François Pilliard, président de la commission protection sociale du Medef, qui représentait son organisation devant les sénateurs, ce CPF serait un dispositif plus avantageux, tant pour les entreprises que pour les salariés ou les demandeurs d'emploi. “Contrairement aux 120 heures maximales de Dif, perdues en cas de non-utilisation, le compte [sera] personnel, universel et intégralement transférable, y compris en situation de chômage."

Autre atout, pour l'actuel président de l'Unedic, le compte ne sera “pas monétisable, à la différence d'un Dif à 9,15 euros de l'heure." Ce
dispositif offrirait l'opportunité d'un meilleur fléchage vers l'emploi.

Un argument de poids aux yeux du délégué général de l'UIMM, qui déplore “une formidable inadéquation de l'offre et de la demande en France", alors que, dans son secteur, celui de la métallurgie, 80 000 postes demeurent à pourvoir.