Ne plus séparer la réflexion sur la formation de la question de l'embauche

L'observatoire “Tendance emploi compétence" (TEC) est le nouvel outil du Medef, présenté par Laurence Parisot, sa présidente, lors de son point presse du 16 avril dernier. “Cela fait des années que nous parlons de cette offre et de cette demande qui ne se rencontrent pas. Et nous nous sommes aperçus que nous manquions d'un outil statistique suffisamment vaste pour comprendre précisément où étaient les dysfonctionnements", a souligné Laurence Parisot.

Même si l'étude annuelle publiée par Pôle emploi sur les besoins de main d'œuvre (BMO) est jugée “intéressante", elle ne permet pas, a considéré la présidente du Medef, “de dire très précisément : voilà, dans tel type d'entreprise on est prêt à recruter, par exemple dans les trois mois, des personnes qui ont telle qualification, telle formation". L'observatoire a d'ailleurs publié une première étude menée auprès d'un panel de près de 40 000 entreprises. “Nous avons eu 24 350 répondants. Cela veut dire qu'il y a 24 000 responsables des ressources humaines ou de recrutement d'entreprises qui ont accepté de répondre à des questions très précises sur les recrutements, sur les formations et sur les besoins", a noté Laurence Parisot.

Recruter ? Pas facile

D'après l'étude, menée au quatrième trimestre 2012, 28 % des entreprises françaises auraient cherché à embaucher (1 088 000 postes offerts). Parmi celles qui ont réalisé au moins une embauche (976 000 au total), 7 % disent l'avoir fait avec beaucoup de difficultés et une proportion significative d'entre elles a cherché à mettre en place des solutions pour recruter. Lesquelles ? “Tout d'abord de la formation. Soit de la formation par accompagnement, parrainage, etc., soit la mise en place d'une formation externe.

Ont également été éventuellement utilisés des contrats courts ou en
alternance. On voit l'importance de la formation au moment du recrutement. On ne peut pas séparer la réflexion globale sur la formation de la question de l'embauche et du recrutement", a considéré Laurence Parisot. Pour les entreprises qui ont abandonné le recrutement, la difficulté à trouver les compétences attendues arrive en tête.

En conclusion de son intervention, la présidente du Medef a déclaré : “Je souhaiterais que cet outil puisse être un des instruments de base de la conférence sociale [de juin]. Quoi qu'il arrive, cet outil sera également utile à la préparation de la négociation sur l'assurance chômage, puisque notre préconisation est de faire un lien entre la cotisation sur l'assurance chômage et la contribution qu'apportent les entreprises à la formation..."