PSA crée un “Centre de transition professionnelle" pour le reclassement de ses salariés
Par Philippe Grandin - Le 01 mai 2013.
Pour accompagner sa restructuration du groupe automobile − sur les sites d'Aulnay-sous-Bois et de Rennes −, PSA Peugeot Citroën a signé le 10 avril un partenariat avec l'Afpa. Au total, 300 salariés sont concernés par ce reclassement, prévu en 2013 et 2014, à la SNCF, Aéroports de Paris (ADP) et la RATP.
Ce partenariat intervient dans le cadre de l'accord relatif au plan social signé par cinq organisations syndicales sur six le 18 mars dernier, a rappelé Denis Martin, directeur industriel et logistique de PSA, lors d'une conférence de presse ce 10 avril. “C'est un partenariat intéressant, car novateur. Il est destiné à faciliter la reconversion des salariés d'Aulnay grâce à des cursus de formation spécifiques au regard des besoins des entreprises partenaires", a-t-il ajouté. À ce jour, trois cursus ont été créés dans les domaines ferroviaire, aéroportuaire et du transport-logistique. Ils permettront de répondre à une offre de 100 postes d'opérateurs et de maintenanciers pour la SNCF, 100 postes de maintenanciers notamment pour ADP, et 100 postes de conducteurs de bus pour la RATP.
Pérennisation envisagée
Philippe Dorge, nouveau directeur des ressources humaines de PSA, a évoqué “le caractère innovant de ces contrats de transition professionnelle qui contribuent à la sécurisation des parcours malgré les circonstances actuelles, et la qualité des emplois CDI à la clé". Les formations seront dispensées dans un Centre de transition professionnelle créé sur le site PSA Peugeot Citroën d'Aulnay et animé par l'Afpa. “Les salariés de chez PSA ont des compétences d'extrêmement bon niveau et on pourra durablement les maintenir dans de nouveaux emplois durables", a considéré Hervé Estampes, directeur général de l'Afpa.
Au-delà de l'accompagnement des salariés de PSA, ce centre pourrait
devenir pérenne, en concertation avec les pouvoir publics. Les cursus développés avec l'Afpa pourraient en effet bénéficier à d'autres personnes en recherche d'emploi. Denis Martin a rappelé que “depuis
février, des pôles de mobilité professionnelle ont été mis en place à Aulnay et à Rennes pour recevoir l'ensemble des salariés". À ce jour, “800 personnes ont consulté les pôles afin de se positionner par rapport aux offres de reclassement, compte tenu de leurs compétences ou de leurs désirs… Dans le cadre d'entretiens personnalisés, ils pourront opter pour un contrat de transition
professionnelle, une mobilité interne ou externe… Tout est construit pour que chaque personne ait le choix de l'emploi", a conclu Denis Martin.
PSA VALENCIENNES PARTENAIRE DE L'É2C GRAND HAINAUT POUR L'INSERTION DES JEUNES
Le site de PSA Peugeot Citroën de Valenciennes accompagne l'École de la deuxième chance (É2C) Grand Hainaut, créée en octobre 2010 et installée à Anzin et Maubeuge. Ce site, qui emploie 2 200 personnes, est spécialisé dans la fabrication de boîtes de vitesses pour les véhicules des deux marques.
“Peu avant le démarrage de l'É2C, sa directrice actuelle, Cathy Ducrocq, était venue nous solliciter dans le but de développer une dynamique multi-partenariale et une démarche transversale, notamment avec les entreprises. Nous avons accepté d'accompagner
le développement de l'É2C et, d'ailleurs, nous siégeons au conseil d'administration", souligne Jean-Loup Guillaume, responsable des ressources humaines du site PSA de Valenciennes. “Au sein de notre usine, nos métiers sont exercés par des professionnels diplômés (BEP, bac pro, voire BTS). Le bac pro constitue le coeur de notre recrutement. En accueillant des jeunes de l'É2C, ce n'est pas tant l'embauche qui compte que la manière dont nous apportons notre aide à l'école et à ses stagiaires, poursuit Jean-Loup Guillaume. Nous accueillons des jeunes en stage, ainsi que leur formateur référent, pour qu'ils comprennent nos métiers, nos exigences, nos attentes
(ponctualité, assiduité, etc.). La majorité d'entre eux ont des projets plutôt tournés vers le commerce et nous essayons de les attirer vers les métiers industriels.
Sur le plan culturel, dans le Nord, l'industrie souffre d'un déficit d'image..."
“Démarche sociétale"
L'accueil des stagiaires de l'É2C se traduit de trois manières. D'abord, le stage d'immersion, dans le but de présenter l'industrie (visite des postes et discussion avec les salariés). Une autre possibilité pour les jeunes est de passer une semaine d'observation au sein de l'entreprise. Enfin, au-delà d'une semaine, ils sont invités à tenir des postes d'assemblage qui demandent la maîtrise de certaines aptitudes, explique Jean-Loup Guillaume.
La démarche engagée avec l'É2C est avant tout une “démarche sociétale", car “même si nous ne recrutons pas ces jeunes in fine,
l'essentiel est de leur permettre de trouver leur voie et de changer de cap". Au sein de l'entreprise, la liaison s'effectue avec le responsable formation de PSA, puis avec un tuteur. “Si le jeune est amené à tenir
un poste d'assemblage, il bénéficiera d'une formation tout comme pour les autres stagiaires. Cette formation pourra d'ailleurs lui être utile dans le cadre d'un recrutement dans une autre entreprise de
la région. Nous menons avec d'autres organismes des opérations au sein desquelles la solution emploi est plus facile à trouver", convient Jean-Loup Guillaume.
Les 3es rencontres inter-É2C
“Dans notre groupe, nous avons signé des accords avec les partenaires sociaux sur notre responsabilité sociale. Cependant, c'est le dynamisme même de tous les responsables de l'É2C qui nous a amenés à travailler avec eux et cela ne se dément pas."
En effet, l'É2C a organisé, le 11 avril dernier, les 3es rencontres inter-É2C de la région Nord- Pas-de-Calais, appelées les É2Ciades, sur le site de PSA à Valenciennes.
Au programme cette année, à côté des épreuves sportives, une épreuve professionnelle, plus précisément des tests de dextérité
issus de la méthode de recrutement par simulation (MRS) de Pôle emploi.
Ces “Olympiades inter-É2C" (Artois, Côte d'Opale, Grand Lille, et Grand Hainaut) se voulaient avant tout fédératrices, d'autant plus que “les passerelles entre le monde économique et les publics en situation
défavorisée relèvent d'un défi permanent".