Pôle emploi : les perspectives 2014
Par Benjamin d'Alguerre - Le 16 mai 2013.
C'est précisément le 25 avril, jour de l'annonce par le ministère du Travail de la hausse “record" du nombre de chômeurs en France − qui a franchi le seuil de 3 224 600 pour la catégorie A −, que Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi, était auditionné par la mission d'information parlementaire sur le service public de l'emploi. Au vu de la situation, les analyses et perspectives du numéro 1 de Pôle emploi étaient particulièrement attendues. L'an passé, déjà, les effectifs de Pôle emploi avaient été renforcés par 2 000 nouveaux agents afin de permettre à l'ex-ANPE d'améliorer l'afflux massif de nouveaux demandeurs d'emploi. Il ne s'agissait alors pas de réelles créations de postes “bruts", mais, pour 1 800 d'entre eux, d'embauches à durée indéterminée d'agents déjà en CDD. La question de leur déploiement sur le territoire ne s'était alors que peu
posée, la plupart continuant à occuper les fonctions et affectations qui étaient déjà les leurs.
En revanche, les futurs “renforts" promis par Michel Sapin (2 000 nouveaux CDI, à partir du 1er septembre 2013) se verront, pour leur part, affectés sur les territoires en fonction des besoins du terrain. “1 200 d'entre eux seront répartis dans les régions pour rééquilibrer les ressources locales, et un effort tout particulier sera destiné aux ZUS, puisque 400 nouveaux agents y seront spécifiquement déployés", a indiqué Jean Bassères. Demeure encore, cependant, à déterminer quelles agences en particulier accueilleront ces nouveaux conseillers.
Une évolution du métier de conseiller
Si ces effectifs supplémentaires (tous destinés à des activités de contact avec le public) contribueront à l'amélioration de l'accompagnement, le directeur de Pôle emploi a toutefois reconnu qu'une “véritable évolution du métier de conseiller" constitue un chantier auquel la direction doit encore s'atteler. “Les conseillers doivent pouvoir bénéficier d'une marge de manœuvre plus importante dans les modalités de contact et d'accompagnement des demandeurs d'emploi. Le système actuel est trop tayloriste. De même, l'accueil en agence sera repensé pour accorder plus de place à un fonctionnement collectif." À repenser, aussi, l'entretien d'inscription et de diagnostic (EID), qui constitue le tout premier contact entre un demandeur d'emploi et Pôle emploi, dont le caractère apparaît encore trop “administratif" à Jean Bassères. Un ouvrage qui devrait avancer en 2013, de même que celui de la simplification de l'inscription par internet.
Au total, d'ici 2014, la réorganisation de la maison Pôle emploi visant à simplifier son fonctionnement administratif devrait se solder par la suppression de 400 fonctions support, sans pour autant que cela ne résolve les problèmes de surencadrement que rencontre Pôle
emploi depuis la fusion. “Cette situation devrait se régler au fur et à mesure des départs à la retraite", a indiqué Jean Bassères.