Faire plus avec moins : dans le public aussi
Par Benjamin d'Alguerre - Le 01 septembre 2013.
L'offre privée n'est pas seule à avoir constaté une baisse des budgets formation. Le secteur public a lui aussi été mis au régime sec et ce, tant dans la fonction publique territoriale qu'au sein de prestigieuses institutions comme le Centre Pompidou ou la Bibliothèque nationale de France (dont le budget a diminué de 5 % entre 2012 et 2013). Ainsi, de 2012 à 2013, le CNFPT – Centre national de la fonction publique territoriale – aura vu ses crédits passer d'1 % du taux de cotisation des collectivités à 0,9 % (une décision contre laquelle près de 7 000 collectivités auront pétitionné). “Le challenge était alors de faire autant de formations avec moins de moyens", se souvient Denis Cristol, directeur de l'ingénierie pédagogique du CNFPT. Comment ? En faisant le choix d'une territorialisation accrue (déploiement de formations “inter" dans le cadre de regroupements de collectivités, ou “intra" sur un modèle mutualisé à partir d'un socle d'apprentissage commun) et de l'innovation au plus près du terrain (e-learning, création de communautés internet d'échanges de bonnes pratiques, etc.), en développant des dispositifs éco-responsables (covoiturage, choix du train plutôt que de l'avion, diminution du nombre de biens consommables), mais aussi en optimisant la capacité d'accueil des salles de formation (quatorze stagiaires en moyenne au lieu de treize) ou, plus douloureusement, en cessant le remboursement des frais de déplacement. “Il n'y a eu de répercussions ni sur le salaire des formateurs, ni sur les temps de formation des stagiaires, résume Denis Cristol. D'ailleurs, les innovations nées de cette réduction budgétaire – qui appartient désormais au passé, le projet de loi de finances rectificatives ayant rétabli la cotisation 2013-2014 à son niveau initial – auront permis la démocratisation de bonnes pratiques au sein des agents de la fonction publique territoriale". Un modèle vertueux destiné à se perpétuer même après le retour des budgets à la hausse.