Jean-Jacques Dijoux, directeur général d’Agefa-PME

Agefa-PME propose de fusionner l'enseignement professionnel et l'apprentissage

Par - Le 19 mai 2015.

Mixer l'enseignement professionnel et l'apprentissage en une seule voie éducative professionnelle initiale pour lutter contre le chômage des jeunes, c'est la proposition qu'Agefa-PME (hier organisme collecteur de la taxe d'apprentissage pour le compte de la CGPME ; aujourd'hui tête d'un réseau d'une trentaine d'établissements de formation) émet à la suite d'une vaste consultation organisée durant près de six mois, dont les résultats finaux seront annoncés les 17 et 18 juin prochains à l'occasion du salon Planète PME. Le Quotidien de la formation a pu se procurer ces chiffres.

À l'origine, un questionnement : comment rendre l'enseignement professionnel plus attractif et ainsi lutter contre le chômage des jeunes ? C'est l'interrogation qui fut à l'origine d'une consultation (“Gagnons avec l'enseignement professionnel") menée par Agefa-PME et la CGPME de novembre 2014 jusqu'en avril 2015. Ont été sollicités non seulement les chefs d'entreprise, mais aussi les parents d'élèves, les enseignants (et professionnels de l'orientation) et les jeunes eux-mêmes, par le biais d'une plateforme contributive (www.propositions-enseignementpro.fr), de débats participatifs en région et de sondages réalisés par l'Institut OpinionWay sur un panel de 5 000 personnes.

Les mots-clés : “travail", “apprentissage" et “expérience"

Même si les chiffres ne sont pas encore complétement consolidés, il apparaît que 80 % des parents, enseignants et chefs d'entreprises disposent d'une vision positive de l'enseignement professionnel (77 % des jeunes), que 70 % des sondés reconnaissent que son mérite est de déboucher sur l'emploi ou de permettre aux jeunes de savoir s'adapter à un environnement de travail. 65 % pensent qu'il permet d'apprendre à respecter les codes d'une entreprise.

“Quand on évoque l'enseignement professionnel, les expressions qui reviennent le plus dans la bouche des quatre publics interrogés sont “travail", “apprentissage" et “expérience", explique Jean-Jacques Dijoux, directeur général d'Agefa-PME.

Une seule voie éducative professionnelle initiale

“Les résultats de cette consultation mettent en lumière la nécessité de continuer de combattre la méconnaissance des jeunes pour l'entreprise en systématisant la découverte du monde du travail par les élèves tout au long du parcours scolaire, dès l'école primaire", affirme l'Agefa-PME qui, propose, pour aller plus loin, de développer “une seule voie éducative professionnelle initiale" qui mêlerait cycles d'études professionnels sous statut scolaire et apprentissage. “Il ne s'agit pas de dire "tout le monde en apprentissage", mais : "facilitons les passerelles entre l'enseignement professionnel et l'apprentissage sous un autre statut que scolaire" en respectant les jeunes, leur maturité et leur évolution", précise Jean-Jacques Dijoux.

Une ambition qui pourrait passer, par exemple, par des systèmes de “sas" qui permettraient à un scolaire en bac professionnel ou en BTS d'embrayer sur un cycle d'apprentissage au cours de sa scolarité. À l'image, déjà, de ce que suggérait la CGPME à l'occasion de la grande journée de mobilisation pour l'emploi et l'apprentissage du 12 mai dernier (lire) en proposant de scinder le bac pro (d'une durée de trois ans, jugée délétère pour les employeurs) en deux séquences d'un an / deux ans.

Réformer à ce point l'enseignement professionnel, Agefa-PME veut y croire. “Aujourd'hui, la structure éducative qui permet de consacrer 20 à 25 % du temps pédagogique disponible à l'enseignement pluridisciplinaire est une première pierre pour évoluer en ce sens", assure le directeur général. 60 % des enseignants interrogés le pensent également, tout en admettant que la procédure sera complexe à mettre en place.

Ce sera, en tous cas, l'une des propositions en matière de lutte contre le chômage des jeunes que François Asselin, le président de la CGPME, sera amené à présenter les 17 et 18 juin prochains sur le salon Planète PME 2015 qui se tiendra au Conseil économique, social et environnemental.