Qualiopi contribue à modifier les pratiques des prestataires de formation

Un peu plus de la moitié des prestataires de formation sont certifiés Qualiopi ou en passe de l'être, selon une étude de la Dares. Leur engagement dans la démarche qualité se traduit par des changements dans leur organisation et leurs pratiques.

Par - Le 22 novembre 2023.

Être ou ne pas être certifié Qualiopi… ? Pour les prestataires de formation qui veulent bénéficier de financements publics ou mutualisés la question ne se pose pas. Depuis janvier 2022, l'accès à ces fonds est conditionné à l'obtention de la certification qualité. A l'été 2023, selon une étude de la Dares publiée le 8 novembre, 49 % des prestataires ont décroché la certification qualité et sont donc en mesure d'intervenir sur les marchés financés sur fonds publics ou mutualisés. S'y ajoutent 4 % des prestataires qui étaient en train de faire les démarches pour obtenir le sésame au moment de la réalisation de l'étude. A contrario, 42 % ne sont pas ou ne sont plus certifiés. Et 5 % disent ne pas connaître la certification.

Une certification pas indispensable ou hors de portée

Ceux qui n'arborent pas le logo Qualiopi sont principalement des acteurs qui n'en ont pas l'utilité, soit parce qu'ils exercent en tant que sous-traitants d'organismes certifiés (48 %), soit parce qu'ils n'interviennent pas sur les marchés financés sur fonds publics ou mutualisés (22%). Mais d'autres ont renoncé à la certification estimant qu'elle n'était pas à leur portée : certains la trouvent trop lourde (48 %), trop coûteuse (38 %) ou pas adaptée à leur organisation. Tous n'ont pas le personnel nécessaire pour entreprendre un tel projet.

 

Renoncer à Qualiopi, un choix qui peut s'avérer structurant

La plupart des organismes de formation non certifiés n'ont jamais souhaité s'engager dans ce processus qualité (85 %). Les autres ont le plus souvent abandonné en cours de route (12 %) ou plus rarement perdu leur certification. Parmi les non certifiés, la moitié n'anticipent aucune conséquence à moyen ou long terme sur leur activité, mais 37 % s'attendent tout de même à une perte de chiffre d'affaires ou de clients. Les autres anticipent des changements structurants : 23 % envisagent d'abandonner leur activité de formation et quasiment autant (21 %) prévoient de devenir sous-traitants.

 

L'enjeu qualité, une priorité

Bénéficier des fonds publics et mutualisés fait partie des principales motivations des prestataires qui s'engagent dans la démarche qualité (65%). Mais ce n'est pas seule citée. Attester de la qualité des formations arrive en tête des raisons invoquées (83 %). Et pour 60 % des répondants, la volonté d'améliorer durablement ses pratiques passe même avant l'obligation administrative lorsqu'on leur demande quel est l'objectif principal.

Des pratiques qui évoluent

Pour se préparer à Qualiopi, un projet qui mobilise des ressources et représente un investissement important, la moitié des prestataires de formation ont fait appel à des consultants. Ceux qui ont décroché la certification estiment que la démarche a eu un impact sur leur organisation et leurs pratiques.

Les effets se matérialisent de différentes façons: au niveau de l'activité formation en tant que telle (offre, suivi pédagogique, contenus ou supports de formation, choix des formateurs...) mais aussi du positionnement (communication, visibilité, prix…). Seulement 16 % des prestataires interrogés estiment que Qualiopi n'a rien changé à leurs pratiques.