Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, remet le rapport de préfiguration de France Travail à Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion.

Thibaut Guilluy confirmé à la direction du futur France Travail

Les commissions des affaires sociales de l'Assemblée nationale et du Sénat ont validé mercredi 6 décembre la nomination de Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l'emploi et à l'engagement des entreprises, proposé par le président de la République à la direction générale de Pôle Emploi, qui deviendra France Travail le 1er janvier prochain.

Par - Le 08 décembre 2023.

Après le conseil d'administration de Pôle Emploi, les commissions des affaires sociales de l'Assemblée nationale et du Sénat ont validé mercredi 6 décembre la nomination de Thibaut Guilluy comme directeur général de Pôle emploi pour succéder à Jean Bassères. La première par 32 voix pour et 21 contre, la seconde par 18 voix pour et 11 contre.

Diplômé de l'Ecole supérieure de commerce de Paris, engagé depuis 20 ans en faveur de l'insertion économique, de l'inclusion et de l'entreprenariat social au sein de plusieurs associations et organisations comme le Groupe Ares (association pour la réinsertion économique et sociale), Thibaut Guilluy a rejoint dès 2016 le parti d'Emmanuel Macron qui a proposé son nom pour prendre la direction de Pôle Emploi.

Préfiguration de France Travail

Un an après avoir remis au gouvernement, en septembre 2019, le « pacte d'ambition pour l'insertion par l'activité économique », il a été nommé haut-commissaire à l'emploi et à l'engagement des entreprises. Dans ce cadre, il a contribué au déploiement du plan et de la plateforme « 1 jeune-1 solution » et à la coordination des acteurs de la communauté « Les entreprises s'engagent » (70 000 entreprises s'engageant en faveur de l'inclusion). Expériences qu'il a toutes deux mises en avant dans le cadre de sa présentation aux parlementaires.

En 2022, le ministre du Travail Olivier Dussopt lui a confié la mission de préfiguration de France Travail qui doit remplacer Pôle Emploi le 1er janvier prochain. Après neuf mois de concertation, le haut-commissaire a remis en avril dernier au gouvernement, aux partenaires sociaux et aux parties prenantes un rapport présentant 10 principes-clés et 99 propositions opérationnelles.

 Engager la transformation

 « L'ambition de France Travail, c'est le pari d'une meilleure coopération entre acteurs validée par l'adoption du projet de loi Plein emploi plutôt qu'un énième mécano institutionnel », a-t-il assuré devant la commission sénatoriale. Pour mettre en œuvre cette ambition, Thibaut Guilluy a insisté sur trois priorités. La première : « engager la transformation de l'opérateur pour répondre aux nouvelles missions inscrites dans la loi : inscription plus large des personnes dépourvues d'emploi, orientation rapide pour définir un contrat d'engagement et permettre un retour le plus rapide possible à l'emploi ; mise en place de la nouvelle sanction dite de suspension et remobilisation et des nouvelles modalités de contrôle ; mise en œuvre opérationnelle des missions visant à la mise en place des gouvernances du Réseau pour l'emploi et de ses comités locaux, travail sur une feuille de route partagée au niveau des bassins d'emploi. »

Haut rendement sur l'emploi

Deuxième priorité définie par le futur directeur général de France Travail : « mener avec la gouvernance de France Travail les actions qui présentent le plus haut rendement en termes de création d'emplois ». Il a cité les « actions d'aller vers » et l'accompagnement intensif des personnes qui en ont besoin, « dans la philosophie des quinze heures d'activité au moins [pour les allocataires du RSA] » ; davantage de prospection et d'accompagnement des PME-TPE, France Travail devant être demain « le partenaire RH des entreprises qui recrutent et non plus seulement de celles qui le sollicitent » ; enfin la poursuite du travail auprès des conseils régionaux et des branches professionnelles pour « relever le défi des compétences d'aujourd'hui et de demain en se mobilisant pour proposer aux demandeurs d'emploi des formations plus efficaces pour le retour à l'emploi », par exemple avec le dispositif de POE (préparation opérationnelle à l'emploi) « aux effets prouvés sur le retour à l'emploi, qui mériterait d'être simplifié et accéléré. »

Troisième priorité citée, « gagner en efficacité sur l'indemnisation avec deux défis : lutter plus fortement encore contre les versements à tort des allocations et aussi contre le non-recours en simplifiant les demandes d'allocations et en accélérant les échanges de données entre administrations. »