De gauche à droite, Éric Chevée, vice-président de la CPME et Jean-François Foucard, secrétaire national emploi et formation professionnelle à la CFE-CGC.
Nouvelle conférence sociale : peu de propositions à attendre pour la formation ?
Les partenaires sociaux doivent commencer début décembre un cycle de réflexions et de travaux dans le cadre de la « conférence sur le travail et les retraites ». La question de la formation professionnelle, peu favorisée par le contexte et le calendrier, pourrait n'y être abordée qu'en filigrane.
Par Raphaëlle Pienne - Le 18 novembre 2025.
Le Gouvernement a lancé le 4 novembre dernier la conférence sur le travail et les retraites. Objectif affiché : offrir un « espace de discussion ouvert » pour les partenaires sociaux, invités à y réfléchir sur les thématiques des conditions de travail, de l'emploi qualifié et des parcours professionnel, et de l'avenir des retraites. Des plénières et des séances de travaux sont programmées jusqu'à l'été 2026, qui devraient se tenir au Cese (Conseil économique, social et environnemental) à Paris.
Un calendrier peu propice aux réformes
Si la feuille de route proposée le 4 novembre évoque le sujet des « besoins en compétences », tant côté entreprises que salariés, les débats pourraient cependant n'aborder la formation qu'à la marge. « Nous n'attendons pas forcément d'aller sur le champ de la formation professionnelle de façon directe. Peut-être de façon indirecte quand on parlera de travail et d'emploi », indique Eric Chevée, vice-président national de la CPME en charge des affaires sociales.
La raison tient pour partie à une question de calendrier. Les partenaires sociaux sortent en effet d'une longue négociation sur la reconversion professionnelle, dont le projet d'accord abouti le 25 juin dernier a récemment été transposé dans la loi. « Nous sommes plutôt en train de capitaliser sur cela plutôt que de préparer de nouvelles réformes », explique Eric Chevée.
Un contexte politique et financier défavorable
Jean-François Foucard, secrétaire national CFE-CGC en charge des parcours professionnels, préfère pour sa part évoquer un contexte général peu favorable à cette thématique. « Ce n'est pas que la formation n'est pas un sujet important. Mais dans l'environnement politique et financier actuel, il ne me semble pas que cette conférence va changer grand-chose », estime celui-ci.
Outre le manque de financements pour la formation, Jean-François Foucard juge en effet « qu'il est difficile d'avoir aujourd'hui une percée sur le sujet alors que l'Etat fait tout pour reprendre la main sur les mécanismes de formation, que ce soit France compétences ou les Opco ».
Mais l'actualité de ces opérateurs - notamment la publication attendue d'un rapport de l'Igas sur les Opco - pourrait paradoxalement avoir pour effet que « peut-être, deux-trois sujets formation se poseront pendant la conférence sociale », estime Eric Chevée.


