Quelle place pour l’IA dans les référentiels de certification ? Webinaire organisé le 19 septembre 2025 par le cabinet CFS+.

Quelle place pour l’IA dans les référentiels de certification ? Webinaire organisé le 19 septembre 2025 par le cabinet CFS+.

Quelle place pour l'IA dans les référentiels de certification ?

Quelles que soient les compétences en jeu, les organismes certificateurs ne peuvent plus se désintéresser de l'IA : c'est l'une des leçons à retenir d'un webinaire organisé le 18 septembre par le cabinet CFS+.

Par - Le 22 septembre 2025.

L'IA (intelligence artificielle) a commencé à faire son chemin dans les intitulés des certifications, un peu au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) et davantage au répertoire spécifique (RS), a pu observer Michel Baujard, président de CFS+. L'objet de ce webinaire était néanmoins plus large. En 45 mn il y a été question des principaux impacts de l'IA, notamment générative, qui doivent interpeller les organismes certificateurs.

Anticiper les évolutions de compétences

« L'IA est dans nos vies depuis longtemps », tient à relativiser Amélie Raoul, chercheuse spécialisée dans les impacts sociétaux et professionnels de l'IA. Reste qu'elle impose de nouvelles compétences et concerne aujourd'hui tous les secteurs. « Et cela va très vite », avertit Nathalie Le Ster, responsable de l'innovation et de l'adaptation des référentiels chez CFS+, qui pointe la possibilité d'apparition d'outils venant révolutionner certains métiers. « Dans ces circonstances, la veille IA va être une compétence incontournable pour les professionnels de la certification professionnelle », explique-t-elle.

Les organismes certificateurs doivent être en mesure d'effectuer une surveillance technique et réglementaire des usages de l'IA dans leurs secteurs professionnels. L'enjeu pour eux est d'éviter l'obsolescence des blocs de compétences de leur certification et de les mettre à jour à temps. Observer ce qui se passe à l'étranger, dans des pays où l'usage de l'IA est aujourd'hui plus développé, peut être également une bonne stratégie. « Cela donnera une idée de ce qui peut arriver demain afin de l'anticiper », conseille Nathalie Le Ster.

Intégrer l'IA dans les référentiels

Une fois les évolutions liées à l'IA identifiées, tâche aux organismes certificateurs de les intégrer dans leurs référentiels. Le référentiel d'activité d'une certification devra ainsi mentionner les situations professionnelles où l'IA est mobilisée et prendre en compte les outils IA utilisés. Dans le référentiel de compétences, il pourra être relevé les compétences techniques liées à l'IA (utilisation d'outils). Les certificateurs ne doivent pas non plus oublier les compétences transverses, en particulier celles relatives à une « IA éthique ».

Car les problèmes liés aux utilisations de l'IA demeurent nombreux, a rappelé Amélie Raoul : biais des IA génératives, enjeux de sécurité et de confidentialité des données personnelles, ou encore très importants impacts environnementaux. « C'est aussi le rôle des organismes certificateurs et du monde de la formation, qui forme aux compétences de demain, de sensibiliser [à cela] », remarque Nathalie Le Ster. Plus qu'un enjeu de transition numérique, l'IA recouvre un enjeu plus large de RSE (responsabilité sociétale et environnementale) estime également Michel Baujard. Elle a à ce titre toute sa place au sein des référentiels du RNCP et du RS.