Intelligence artificielle : 4 millions d'emplois potentiellement automatisés d'ici 2030
Une étude de Zety, plateforme en ligne spécialisée dans la création de CV, s'intéresse aux métiers les plus menacés par l'intelligence artificielle (IA) d'ici 2030. Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), 27 % des emplois en France pourraient être automatisés d'ici cinq ans.
Par Jonathan Konitz - Le 10 octobre 2025.
La situation est un brin ironique : « pour dresser cette liste des 10 professions les plus exposées à l'automatisation d'ici 2030, Zety a fait appel à l'IA elle-même », le tout croisé avec « les projections de France Stratégie, de l'OCDE, de l'Insee [Institut national de la statistique et des études économiques] ainsi que du Forum économique mondial. » Dès le départ, le ton est donné : « l'IA ne se contente plus d'assister les travailleurs : elle devient partiellement autonome et capable d'initier des actions complexes. »
Logiquement, les différents secteurs ne sont pas exposés de la même manière à l'automatisation des tâches par l'IA. Les services administratifs tiennent le haut du panier (70% des emplois seraient automatisables), suivis du transport et logistique (65%), le commerce et la distribution (60%), l'industrie (55%), la banque-assurance (50%) et la santé (40%).
Zety enfonce le clou en citant l'OCDE, selon laquelle « 27 % des emplois pourraient être entièrement automatisés » en France, soit « plus de 4 millions d'emplois directement menacés. »
Téléconseillers VS Chatbots
A l'échelle plus fine des métiers, les opérateurs de saisie / back-office, les caissiers / hôtes de caisse, employés administratifs, guichetiers bancaires, comptables / aides-comptables, téléconseillers / standardistes, ouvriers d'assemblage, chauffeurs / livreurs [à cause de l'essor des véhicules autonomes], rédacteurs / traducteurs, graphistes / maquettistes ont du sérieux souci à se faire.
Des métiers cumulant « un fort volume de tâches standardisées et numérisables », « hautement exposés à des outils comme les chatbots, l'OCR (reconnaissance optique de caractères), les IA génératives, la vision par ordinateur ou la RPA (automatisation robotisée de processus). »
A l'inverse, de « nombreux emplois » résisteront toujours, d'après Zety, aux sombres prédictions. Des métiers nécessitant « des compétences humaines complexes (créativité, empathie, jugement) » ou « une intervention physique dans des environnements variés. » C'est le cas des métiers du soin et de l'accompagnement, du conseil et de la gestion humaine, des artisans et ouvriers qualifiés du bâtiment, des techniciens de maintenance et opérateur, des professions créatives et artistiques.
Un dernier point surprenant, tant les progrès en la matière (ex : Veo 3 de Google) sont bluffant et cristallisent les inquiétudes des professionnels concernés.
Adaptation ou reconversion
Zety est formel : « face à l'automatisation, rester immobile est risqué. » Le CPF [compte personnel de formation], la formation tout au long de la vie voir la maîtrise des outils IA constituent autant d'opportunités pour les salariés menacés.
« Une transition bien accompagnée peut ouvrir de nouvelles perspectives, à condition de miser sur l'anticipation, la formation et l'agilité des compétences (...) Cette transition ne repose pas uniquement sur les individus : elle nécessite aussi l'engagement des pouvoirs publics et des entreprises pour mettre en place des politiques de soutien efficaces, garantir l'accès à la formation et créer un environnement favorable à l'adaptation professionnelle. »


