Pour recruter, le vendéen Beneteau forme des adultes en reconversion

Opérateur composite, monteur bois, menuisier, accastilleur… : autant de métiers pour lesquels le Groupe Beneteau a d'importants besoins. Pour répondre à une croissance forte et à des départs en retraite, l'industriel basé à Saint-Gilles-Croix-de-Vie (85) spécialisé dans la construction de bateaux et de mobil-homes a mis en place des plans massifs d'embauche. Déployés en 2017-2018 et 2018-2019, ils ont porté chacun sur 500 recrutements en CDI. Mais ces ambitions se heurtent à une pénurie de profils.

Déficit de formations initiales

« Pour nos métiers d'opérateurs de fabrication, qui constituent 75 % de nos effectifs, il n'existe quasiment pas ou plus de formations initiales. Chaque année, nous ne trouvons que deux à trois candidats qui ont la formation et l'expérience nécessaires », décrit Corinne Margot, directrice des ressources humaines du groupe, au Quotidien de la formation. En 2016, tirant la sonnette d'alarme auprès des acteurs locaux de l'emploi, Beneteau se voit proposer la solution de la préparation opérationnelle à l'emploi collective (POEC). Le dispositif est mis en œuvre avec Pôle emploi et le soutien financier du Conseil régional des Pays de la Loire. Il va permettre à des demandeurs d'emploi venus d'autres horizons professionnels de découvrir en immersion les métiers de l'entreprise et de s'y former pendant 400 heures avant de décrocher un contrat d'embauche.

Parcours de vie

Pour former ses futures recrues dans le cadre de la POEC, le groupe Beneteau travaille aujourd'hui avec quatre réseaux d'organismes de formation ^{[ 1 ]}Afpa, Maisons familiales et rurales, Gréta et Afpia.. « Ces partenaires ont accepté de nous accompagner et parfois de rouvrir leurs ateliers. Ils ont travaillé de manière très étroite avec notre centre de formation interne pour adapter les formations à nos besoins », explique Corinne Margot. Pour elle, l'intérêt du dispositif va néanmoins au-delà de la seule formation : « L'objectif est de renforcer, valider et pérenniser la personne dans l'entreprise. Nos candidats étaient pâtissier, esthéticienne… Ce sont de vrais parcours de vie : les personnes se redécouvrent dans notre entreprise et vont pouvoir y progresser », appuie-t-elle. Les chiffres montrent la réussite du dispositif. À ce jour, pour 316 candidats formés et 229 recrutés dans les Pays de la Loire ils sont 221 à être toujours en poste. « Le taux de rétention est extrêmement fort, de plus de 76 %, ce qui est supérieur à d'autres voies d'embauche, comme le recrutement suite à une période d'intérim », analyse la DRH. Il a aussi permis de diversifier les recrutements. Actuellement, les femmes représentent 40 à 45 % des participants à la POEC quand elles ne sont que 27 à 28 % dans l'entreprise. Autant de résultats qui incitent le groupe Beneteau à poursuivre son utilisation du dispositif. Mais Corinne Margot prévient : « Il faut appuyer sur toutes les touches du piano. Il est indispensable de développer des actions sur l'attractivité de nos métiers et de rouvrir des formations initiales. »