enquete_achat_2017_slider.jpg

Vers des formations plus opérationnelles (enquête "Achat de formation" de Centre Inffo)

Face aux besoins en compétences nées de la révolution numérique, les pratiques des entreprises se transforment dans un contexte fort de réforme de la formation professionnelle. La cinquième édition de l'enquête sur l'achat de formation, réalisée par Centre Inffo, décrypte les nouvelles tendances.

Par - Le 29 janvier 2018.

Premier fait marquant, la formation s'est imposée comme un levier de performance économique et sociale. « La formation est considérée par 73 % des répondants comme un investissement pour le développement de l'entreprise dans les grandes organisations comme dans les plus petites », explique Maryline Gesbert, responsable du département Observatoire de Centre Inffo.

Le pourcentage de budgets de formation déclarés en hausse a ainsi progressé de 20 points par rapport à 2015. Elles ont déployé l'entretien professionnel comme outil d'accompagnement et de co-construction avec les salariés, privilégient les formations-actions et adressent de nouvelles exigences de qualité et d'évaluation à leurs prestataires.

Entretien professionnel

Une large majorité d'entreprises (83 %) s'appuient sur l'entretien professionnel pour élaborer leur politique de formation. Au-delà de l'obligation biennale instaurée par la loi du 5 mars 2014, l'enquête qualitative menée en complément par Centre Inffo montre que cet outil permet de « faire avancer les choses ». En revanche, le compte personnel de formation (CPF) peine à trouver sa place dans les entreprises. Ainsi, 72 % d'entre elles n'utilisent pas la mobilisation du CPF. Aujourd'hui, ce dispositif à la main des salariés ne trouve donc pas encore d'articulation avec une politique de formation co-construite. Le renforcement du dialogue social impulsé par les ordonnances de la réforme du Code du travail devient une nouvelle opportunité à saisir pour les entreprises : 39 % des répondants déclarent qu'il a un impact sur leur politique de formation globale.

Formation-action en plein essor

Si des tendances lourdes vers une personnalisation des formations, une augmentation des formations multimodales (+ 15 points pour les formations à distance et + 8 points pour les formations mixtes), se confirment cette année, certaines évolutions ont été plus marquées.

La formation-action était ainsi privilégiée par 81 % des entreprises interrogées en 2017 contre 60 % en 2015. Dans le même esprit de rendre les formations toujours plus opérationnelles, on a observé une montée en puissance des modalités informelles d'apprentissage comme les formations en situation de travail et les groupes d'échanges de pratiques, l'apprentissage entre pairs et la participation à des séminaires.

Exigences de qualité

En 2017, 54 % des entreprises ont veillé à ce que leurs prestataires respectent les exigences du décret qualité du 30 juin 2015 et 41 % souhaitaient qu'ils affichent la détention d'un label qualité. Au-delà, les entreprises cherchaient de plus en plus à évaluer les organismes de formation en mesurant l'impact des formations sur les postes de travail (pour 58 % des répondants en 2017 contre 42 % en 2015).