Comment rendre le métier de formateur plus attrayant ?

Si les grands principes – la “société de la connaissance" dans le cadre de la “stratégie de Lisbonne" – font toujours consensus au niveau européen, s'interroge-t-on réellement sur leur mise en pratique ? À commencer par une formation initiale adaptée pour les enseignants et formateurs, et une formation continue proche des réalités économiques ? Ces questions ont été posées par le Cedefop.

“Accroître les compétences et améliorer le statut des formateurs ne veut pas simplement dire créer des masters à l'Université", a prévenu l'agence de la Commission pour la formation tout au long de la vie, dans son introduction à la conférence des 23 et 24 février à Thessalonique (Grèce). C'est aussi par le biais de démarches dites “informelles" d'actualisation et de transfert de compétences que le niveau de qualification des formateurs peut s'accroître. Les réformes en cours de la formation professionnelle continue – dans la plupart des pays de l'Union européenne – sont marquées par l'apparition de nouveaux concepts en matière d'enseignement et de formation. Ainsi est-on passé de la simple “transmission de connaissances" à la “production de compétences".

“Nous pouvons avoir les plus belles réformes du monde, les meilleurs cursus, les meilleures GPEC, des répertoires de qualification nationaux hors pair, si nous n'avons pas les bons professeurs et formateurs, et si nous ne leur permettons pas d'évoluer, ce sera comme bâtir des châteaux dans le ciel", a souligné Aviana Bulgarelli, la directrice du Cedefop.
Cette conférence visait aussi à mettre en valeur les manières innovantes de montée en compétences des formateurs et leur possible généralisation. Ainsi, les “communautés de pratiques" en ligne, dans lesquelles les formateurs échangent des informations, de la documentation, leurs expériences.

Outre l'actualisation des compétences des formateurs, les ateliers ont également examiné les questions liées au recrutement et à la fidélisation des formateurs. “De fait, a regretté Aviana Bulgarelli, dans beaucoup de pays de l'Union européenne, les professions d'enseignant et de formateur ne sont pas attractives, insuffisamment reconnues et leur formation initiale ne les prépare pas aux adaptations et changements voulus par l'évolution du marché du travail." Il a donc été beaucoup question de mise à niveau, en termes de technologies nouvelles et de pratiques de travail en entreprise – avec notamment l'accent sur les formations de formateurs effectuées en alternance. La directrice du Cedefop a appelé à davantage de détermination dans les politiques de soutien aux enseignants et formateurs face aux environnements changeants.