Entretien avec David Mazurelle, directeur général du Fongecif Ïle-de-France

Par - Le 01 juillet 2009.

“Nous voulons croiser les expertises, sans les doublonner"

À quels besoins votre nouvelle prestation “Diagnostic entrepreneur" répond-t-elle, sachant que l'accompagnement des créateurs est un créneau déjà beaucoup occupé ?

Cette prestation vient compléter notre offre de services dans une logique de sécurisation des parcours professionnels. Son originalité est de s'inscrire dans un réseau d'acteurs qui sera utile au créateur avec Advance, l'incubateur de la CCIP, Opcalia, le Medef, les Boutiques de gestion qui permettent de croiser les expertises sans les doublonner. Cette prestation de vingt heures sur trente-deux mois donne le temps de la maturation du projet et de sa validation. Il se situe en amont des formations que pourraient demander les créateurs pour le concrétiser.

Les Français ne sont pas réputés pour leur goût de l'entrepreneuriat, par rapport aux autres européens. Comment l'analysez-vous ?

C'est un paradoxe. La proportion de personnes qui rêvent de créer leur entreprise est très élevée, mais ceux qui concrétisent ce rêve sont beaucoup moins nombreux. Bien sûr il faut prendre en compte la peur du risque, mais aussi une méconnaissance des ressources mises à leur disposition. Le Fongecif Île-de-France veut contribuer à solvabiliser leur demande avec une prestation gratuite pour la plupart des candidats, malgré son coût de 1 500 euros, pris sur le budget de fonctionnement.

Pourquoi ce mode de financement ?

En proposant une prestation qui n'entre pas dans le champ habituel du Cif, du bilan de compétences ou de la VAE, notre organisme est contraint de puiser ses financements ailleurs que dans les fonds dédiés. Le jeu en vaut cependant la chandelle, car un projet non validé par un “business plan" ou une étude de marché crédibles, ne peut déboucher utilement sur des formations longues pour les deux types de créateurs les plus courants : à la gestion, pour des ingénieurs, ou aux produits techniques, pour des gestionnaires.