Entretien avec Pascal Leguyader, directeur des affaires sociales, de l'emploi et de la formation du Leem

Par - Le 16 décembre 2009.

Pascal Leguyader, directeur des affaires sociales, de l'emploi et de la formation du Leem, revient sur l'accord signé par la branche sur l'emploi des seniors

Quelles sont les avancées de cet accord sur les seniors ?

Avoir réussi à conclure un accord sur ce thème n'était pas évident, car nous demandons aux salariés d'allonger leur vie au travail, mais les partenaires sociaux étaient d'accord sur ce principe. Le texte est une avancée en lui-même, car il représente une rupture culturelle pour l'entreprise et pour le salarié, une dynamique dans la gestion de l'emploi des seniors qu'il ne s'agit plus de licencier à l'occasion de restructuration ou de mettre en préretraite. La loi représente un changement de politique : on ne taxe plus, mais on demande qu'une dynamique soit mise en route avec des outils d'accompagnement ; il ne s'agit plus d'un système coercitif, comme pour le handicap.


Cet accord concerne-t-il certains métiers en particulier ?

Non, il y a des seniors dans toutes les filières, mais nous devons répondre à une problématique de recrutement, pour laquelle celui des seniors est privilégié. Je précise qu'il ne s'agit pas de maintien dans l'emploi, mais bien de recrutement. Beaucoup de plus de 50 ans sont à la recherche d'un emploi, cela fait beaucoup de compétences qui peuvent être utiles à la branche, la formation professionnelle permettant une adaptation et une évolution de leurs compétences.


C'est pourquoi vous souhaitez développer le contrat de professionnalisation ?

Oui. Pour l'instant, la branche compte deux contrats de professionnalisation seniors. La branche s'est fixé comme objectif d'en conclure trente, notamment pour des métiers liés à la production, pour lesquels il existe des passerelles avec d'autres secteurs.


L'accord prévoit l'extension du parcours modulaire de formation dédié jusqu'ici aux visiteurs médicaux. De quoi s'agit-il ?

Le parcours modulaire de formation “construire son parcours professionnel" existe depuis 2008. Il s'agit effectivement d'un service interactif à destination des visiteurs médicaux. 65 passerelles professionnelles leur sont proposées pour les aider à se tourner vers d'autres métiers. Nous allons donc étendre ce dispositif pour les métiers qui connaissent un certain volume d'emploi et réaliser un guide “passerelle". Pour les partenaires sociaux, il ne s'agit plus de penser sa carrière en termes “ascensionnels" : davantage de responsabilités, davantage de salaire, etc. Il faut accepter de changer d'emploi sans pour autant “faire carrière", accepter de partir en formation pour occuper un autre emploi.


La convention collective a par ailleurs été rénovée. Pourquoi ?

L'objectif était de remplacer des dispositions devenues obsolètes et de les rendre conformes à la loi sur la modernisation du marché du travail. Il s'agissait également de rénover les dispositions concernant les visiteurs médicaux, qui n'avaient pas changé depuis 1956, et ne prenaient donc pas en compte les évolutions, notamment technologiques, de ce métier.