Apprentissage
La Cour des comptes estime les initiatives de la Fondation d'Auteuil encourageantes
Dans un rapport rendu public le 18 mars, la Cour des comptes reconnaît que la Fondation d'Auteuil entreprend de nombreuses actions innovantes, notamment des formations en apprentissage pour les jeunes déscolarisés auxquels elle donne l'opportunité de construire un projet de réintégration dans le système éducatif.
Par Centre Inffo - Le 16 avril 2009.
Dans son rapport, Philippe Séguin, président de la Cour des comptes, observe que la Fondation des orphelins apprentis d'Auteuil[ 1 ]www.fondation-auteuil.org tend à “former de moins en moins elle-même les jeunes qu'elle héberge". Ainsi, seuls 12 % de ses ressources servent à la formation, contre 61 % à l'hébergement. “Cette évolution devrait être mieux expliquée aux donateurs."
Mais depuis les années 2000, la Fondation a entamé une politique volontariste de développement de l'apprentissage. Aujourd'hui, 284 apprentis sont recensés (contre 14 en 2001) dans des formations ayant pour finalité l'“insertion dans la vie active". En 2007, la Fondation proposait 40 métiers, dans 7 secteurs d'activité, principalement ceux de l'horticulture et des travaux paysagers (34 % des jeunes), de l'hôtellerie, de la restauration et de l'alimentation (21 %), ou encore le second œuvre du bâtiment (18 %). Ainsi, observe le rapport, “alors qu'elle privilégiait jusqu'à une date récente les métiers manuels (imprimerie, ferronnerie, menuiserie pour les premiers apprentis, puis métiers du bâtiment, de l'industrie, métiers de bouche et horticulture), la Fondation a développé plus récemment la formation aux métiers de service dans l'hôtellerie et la restauration".
Trouver la formation
Lors de l'enquête de la Cour des comptes, la Fondation disposait de six unités de
formation d'apprentis (UFA), dont la plupart sont centralisées en Île-de-France. “L'attractivité des métiers que la Fondation propose n'est pas toujours adaptée aux attentes des jeunes, et il lui faut donc multiplier les actions en collège pour éclairer les choix d'orientation", note la Cour. Ainsi, au niveau du collège, la Fondation propose dans certains établissements des “modules de découverte professionnelle" de trois ou six heures pour “approcher plusieurs métiers à travers des visites d'information ou des stages d'initiation".
En Île-de-France, la Fondation a mis en place un dispositif d'accès à l'apprentissage depuis deux années pour aider des jeunes en rupture scolaire lors de leur dernière année de scolarité obligatoire de 16 ans (voire plus âgés) à découvrir des métiers pendant trois ou sept jours. Des passerelles longues (1 000 heures) ou “courtes" (400 heures) permettent également au jeune d'acquérir les “compléments nécessaires" pour “passer avec succès un entretien d'embauche, acquérir le socle commun des connaissances et compétences et les savoir-faire professionnels de base sur un ou plusieurs secteurs de métiers". Le jeune peut quitter le dispositif dès qu'il obtient un contrat. La Cour juge les résultats de ces “actions innovantes" tout à fait “encourageants, puisqu'une baisse du nombre de ruptures de contrat a été observée pendant la période d'essai".
Elle estime que “le développement de l'apprentissage suppose une action volontariste à l'égard des Conseils régionaux, avec les enjeux que cela induit en termes de collecte de taxe d'apprentissage. Il repose en outre sur les centres de formation de la Direction de l'enseignement catholique, dont la répartition sur le territoire est hétérogène".
Les ressources de la Fondation en 2006 s'élevaient à 231 millions d'euros, dont plus de 90 millions de dons et seulement 4,6 millions d'euros de la taxe d'apprentissage. L'œuvre catholique, qui a accueilli au total 9 000 jeunes à la fin 2007, a pour vocation de recueillir des orphelins et des jeunes en difficulté sociale, et “de les entretenir, de les instruire, de les préparer par l'apprentissage et la formation professionnelle à une vie active".
Notes
1. | ↑ | www.fondation-auteuil.org |