CTP et CRP : près de 5 000 salariés ont bénéficié de l'offre Opcalia

Un an après la signature de deux accords entre l'État et Opcalia engageant l'Opca interprofessionnel à accompagner 10 000 bénéficiaires du CTP (contrat de transition professionnelle) ou d'une CRP (convention de reclassement personnalisé), un premier bilan permet d'avancer quelques chiffres : entre le 1er janvier 2009 et le 1er mars 2010, 2 900 parcours de formation ont été mis en place dans le cadre du CTP ; et entre le 1er septembre 2009 et le 1er mars 2010, 1 967 parcours de formation l'ont été pour le dispositif CRP.

S'engager sur ce terrain “était l'opportunité pour Opcalia de négocier et de discuter sur les actions en faveur des demandeurs d'emploi, dès avant la concrétisation de la réforme, explique Vincent Graulet, directeur veille et prospective d'Opcalia. Il s'agissait également de se positionner en tant que partenaire territorial pour une action locale, voire très locale, et de jouer un rôle de régulateur et d'infléchir l'offre de formation." Ainsi, “grâce à sa connaissance des acteurs, Opcalia se positionne pour sensibiliser et mobiliser les organismes de formation en termes de qualité de services et d'appui à la définition du projet de formation du bénéficiaire". Un moyen d'intégrer dans la palette d'Opcalia sa capacité à se mobiliser sur l'anticipation des problèmes économiques et sur le champ des reconversions. L'engagement n'est pas seulement financier : “Opcalia mobilise son action dans l'accompagnement à l'élaboration de solution formation pour le signataire d'un CTP ou d'une CRP. Il est l'appui conseil et la contre-expertise éventuelle à la prescription d'un parcours de formation qui peut être co-construit entre le référent de Pôle emploi et le bénéficiaire lui-même", détaille Vincent Graulet.

Des taux d'accès à la formation de 20 à 70 %

Des différences importantes ont été remarquées entre les bassins d'emploi concernant le taux de recours à la formation : il évolue de 20 % à 70 % pour le CTP. De même pour la durée moyenne de formation. Des rapports qui s'expliquent en raison du degré de “sinistralité" du site et du niveau de formation initial des salariés licenciés. “Nous avons été confrontés à la réalité locale, souligne Vincent Graulet, les dynamiques territoriales sont contrastées, selon les bassins d'emploi et les secteurs professionnels. L'exercice s'est avéré complexe, car nos délégations régionales ont dû mobiliser plusieurs institutions différentes ; la mécanique et le dynamisme ont été difficiles à mettre en place."
Cette mobilisation s'est faite dans une démarche partenariale avec Pôle emploi et ses opérateurs privés de placement, et avec l'Afpa et sa filiale TransitioCTP (voir encadré), particulièrement pour les bassins d'emploi historiques éligibles au CTP depuis avril 2006. “Nous avons travaillé sur le mode projet avec nos partenaires, mais quelques progrès restent à faire." S'agissant de l'action d'Opcalia, “notre souci est d'être en capacité d'être un interlocuteur incontournable, très réactif".

Les missions se distinguent en deux volets : l'un relatif à l'entreprise, l'autre concernant l'offre de formation. “Les collaborateurs informent les entreprises du territoire concerné sur le CTP et la CRP", insiste Vincent Graulet, car les résultats de l'évaluation du dispositif montre un certain déficit d'information et de notoriété des dispositifs, surtout de la CRP. Ils identifient les entreprises en capacité d'accueillir un signataire pour une évaluation en milieu de travail.

Au total, 4 867 personnes ayant fait l'objet d'un licenciement pour motif économique ont pu bénéficier de l'offre Opcalia. “Bientôt 6 000", précise Vincent Graulet. S'agissant du CTP, les bénéficiaires ont suivi en moyenne 230 heures de formation, pour un coût moyen de 2 800 euros, ceux entrés en CRP, 175 heures pour un coût moyen de 2 300 euros.

[(Avec "Transitio CTP"

Le contrat de transition professionnelle est conclu entre le bénéficiaire et la filiale de l'Afpa spécialement créée à cet effet (“Transitio CTP"). Celle-ci dispose d'un correspondant dans chaque Maison de l'emploi appartenant au bassins d'emploi concernés par l'expérimentation du CTP. Toutefois, dans les nouveaux bassins d'emploi où est expérimenté le CTP, les missions dévolues à la filiale de l'Afpa sont assurées par Pôle emploi. Soit, à l'heure actuelle, les bassins d'emploi du Havre, de Niort, de Calais, de Châteauroux, de Châtellerault, de Douai, de l'Étang de Berre, de Mulhouse d'Auxerre, de Dreux, des Mureaux-Poissy, de Saint-Quentin, de la Vallée de l'Arve, de Hagetmau, de Briey-bassin houiller, de Marne moyenne, de Thiers, de Saint-Étienne de Colmar, d'Orange-Carpentras, de Saint-Brieuc - Loudéac et de la Vallée de la Maurienne.
www.travail-solidarite.gouv.fr/informations-pratiques,89/fiches-pratiques,91/licenciement,121/le-contrat-de-transition,3213.html
)] [(Deux accords signés par Opcalia

L'accord-cadre signé le 8 janvier 2009 avec l'État porte sur l'engagement d'Opcalia dans l'extension du contrat de transition professionnelle à 18 nouveaux bassins d'emploi qui se sont ajoutés aux sept premiers retenus dans le cadre de l'expérimentation du dispositif lancée en 2006. Un engagement qui porte sur l'accompagnement de 10 000 bénéficiaires pour un coût total, hors ingénierie, de 20 millions d'euros, co-abondés par le FSE (Fonds social européen). La durée du dispositif est fixée a minima jusqu'au 31 décembre 2010.
Un deuxième accord a été signé en avril 2009 dans le cadre de l'accord Fup-État, fixant pour objectif de “former les salariés pour anticiper et mieux résister à la crise" et de “former en situation de chômage partiel en vue d'une reprise d'activité et former dans le cadre d'une CRP". Dans ce cadre, Opcalia mobilise 23,62 millions d'euro pour la CRP.
)]