Entretien avec Ithier d'Avout, directeur du service affaires sociales, emploi et formation de l'UIC et trésorier de l'Opca C2P. “Nous allons créer une qualification au tutorat"

Par - Le 15 juin 2010.

Pourquoi avoir tardé à signer un accord GPEC ?

C'est en effet en octobre 2008 que nous avons débuté les négociations. La crise est alors arrivée et nous avons considéré que d'autres sujets étaient importants, nous avons donc fait une pause. Nous avons négocié d'autres accords sur le chômage partiel et un plan triennal sur l'emploi et les compétences. Et nous avons repris le dossier de la GPEC début 2010.

Qu'avez-vous défendu dans cet accord ?

Nous n'avons pas établi de seuil entre les entreprises de plus de 300 salariés et de moins de 300 salariés, comme le permet la loi. Nous avons voulu sensibiliser toutes les entreprises des industries chimiques, car nous considérons que chacune, avec les moyens qu'elle a, doit réfléchir à l'évolution de l'emploi. Par ailleurs, nous pensons qu'il faut faire évoluer les idées, car la GPEC fait peur, alors que tous les chefs d'entreprise font d'une manière ou d'une autre de la GPEC, mais elle n'est pas toujours bien organisée. Enfin, notre idée est de les guider pour mettre en place une véritable politique de GPEC avec l'aide des fédérations professionnelles.

Quels outils vous semblent alors indispensables ?

Nous leur demandons d'une manière ou d'une autre de faire le point sur l'emploi et son évolution et de mettre en place des outils en matière de formation. Surtout, nous mettons l'accent sur le tutorat. Nous souhaitons que soit mise en œuvre une qualification au tutorat que nous créons actuellement. Elle a été présentée au comité de pilotage de notre Observatoire des métiers, et sera très bientôt validée par la CPNE. L'Opca financera les actions de formation au tutorat. Il s'agit de faire reconnaître les plus de 50 ans, par l'exemple. Par ailleurs, nous insistons beaucoup auprès des entreprises pour utiliser la VAE.

Vous avez évoqué votre Opca, l'Opca C2P, dont la collecte est au-dessus du seuil qui devrait être fixé par décret. Qu'en est-il d'éventuels rapprochements ?

Notre Opca est théoriquement à l'abri d'une obligation de rapprochement, mais nous sommes désireux de nous rapprocher avec ceux qui le veulent et qui ont le même type d'industrie, car nos formations initiales et continues sont proches. Cela permettrait au salarié de passer d'une branche à l'autre et de pallier le manque de mobilité de nos salariés. Ils pourraient bénéficier de passerelles, d'une industrie à l'autre dans une même région. Mais pour autant, nous ne souhaitons pas entrer dans l'“interpro".

Comptez-vous répondre aux appels d'offres du FPSPP ?

Non. Nous avons déjà fort à faire sur d'autres projets, notamment sur la mise en œuvre du plan triennal signé avec Laurent Wauquiez en juillet 2009.