Hervé Moreau, président du Synesi (Syndicat national des acteurs spécifiques d'insertion) : “Un accord sur la formation d'ici la fin de l'année"
Par Sandrine Guédon - Le 01 octobre 2010.
Le Synesi a été créé en 2006 par quatre réseaux de l'insertion par l'activité économique (Chantier école, Cocagne, Coorace et Tissons la solidarité).
Pourquoi avoir choisi de signer un contrat d'études prospectives avec l'État ?
L'idée était d'établir un diagnostic pour anticiper le travail à faire lorsque la convention collective serait bouclée et signée. C'est à l'occasion d'une rencontre avec la DGEFP que nous avons décidé d'utiliser ce moyen pour réalisée cette étude avec l'aide de l'État et d'Uniformation, qui était d'accord pour participer à son financement. Une fois le consultant désigné, nous lui avons demandé de réaliser une enquête de terrain auprès de 24 structures urbaines ou rurales, de leurs dirigeants et de leurs salariés. Nous avions besoin de pouvoir anticiper les besoins, de savoir “qui nous étions", car nous avons peu de statistiques. C'est alors que nous avons compris qu'il nous fallait un observatoire des métiers pour suivre le développement de notre branche.
Pour vous, quels sont les enseignements dont vous allez tout d'abord vous servir ?
Ils concernant la gestion des ressources humaines : nous avons besoin de développer des politiques de formation, de professionnalisation, notamment des permanents qui viennent du social. Par ailleurs, nous devons reconnaître les savoir-faire des polyvalents (salariés non permanents) et donc mesurer leurs acquis pour permettre une reconnaissance et un suivi de leurs parcours professionnels à l'intérieur de nos structures. Par ailleurs, un comité de rédaction réunissant l'État, les partenaires sociaux et Uniformation va travailler à la rédaction d'un guide condensant les axes de travail préconisés par le CEP.
Depuis la fin 2006, les partenaires sociaux négocient la convention collective nationale propre aux chantiers et ateliers d'insertion, où en est-on ?
Nous avons déjà conclu l'accord concernant le champ d'application de cette convention collective, qui a été étendu par l'État, malgré le recours devant le Conseil d'État de l'Unifed (Union des fédérations et syndicats nationaux d'employeurs sans but lucratif du secteur sanitaire, médico-social et social). L'Unifed voulait en effet conserver dans son champ les chantiers et ateliers d'insertion, alors que ces derniers ne “font" pas que du sanitaire et social. Les activités de nos structures touchent également l'environnement, le bâtiment, etc. Sinon, la négociation a bien avancé, ne restent que deux grands accords à signer, concernant la formation et la durée du travail. Nous pensons les conclure d'ici la fin de l'année. Nous y travaillons beaucoup puisque depuis 2006 nous nous réunissons tous les mois au sein d'une commission paritaire ; nous souhaitons tous aboutir rapidement et cela se ressent dans l'avancée des travaux.