Isabelle Gaudron, nouvelle vice-présidente en charge de la formation de la Région Centre : “Un espace numérique de travail pour tous les apprentis en 2011"

Par - Le 15 juin 2010.

Isabelle Gaudron, nouvelle vice-présidente en charge de la formation professionnelle, de l'apprentissage, de l'insertion et de la formation tout au long de la vie de la Région Centre, a été présidente de la commission formation professionnelle et apprentissage de 1998 à 2004 au Conseil régional, puis vice-présidente en charge de la culture de 2004 à 2010. Elle est première adjointe au maire d'Amboise depuis 2001, première vice-présidente de la communauté de communes Val d'Amboise, et a été présidente de la Mission locale Loire-Touraine pendant six ans.

Quelles sont les actions mises en place lors du précédent mandat qui retiennent votre attention ?

Il faut remonter jusqu'en 1998, car les deux mandats ont été réalisés dans la continuité. Le mandat de 1998 à 2004 a mis en place les éléments structurants de notre politique, et celui de 2004 à 2010 a permis de les consolider notamment avec la mise en place d'un plan régional de développement des formations (PRDF). La volonté de la Région était d'élever le niveau de qualification des habitants, car notre population sort assez rapidement du système scolaire. En outre, étant dans une région rurale et vaste, notre but était de rendre accessible la formation sur tout le territoire. La Région a aussi développé des actions en direction des savoirs de base. Elle a ainsi mis en place le “Visa internet", une formation ouverte à tous dont 200 000 personnes ont bénéficié. Nous souhaitions que tous les habitants aient accès à internet et sachent utiliser cet outil. De plus, ce Visa a déclenché une appétence chez les stagiaires.

Allez-vous inscrire votre action dans la continuité de ce qui a déjà été fait ? Quelles sont vos priorités ?

Oui, nous allons poursuivre dans la continuité, mais nous allons également nous adapter à la situation. En cette période de crise, il y a une accélération des difficultés : aggravation du chômage, mutations économiques et industrielles. Nous devons être dans une réflexion régionale qui soit déclinée dans nos bassins de vie. Nous allons également renforcer les collaborations entre la formation professionnelle et l'emploi. La sécurisation des parcours professionnels sera également une priorité. Les formations devront être adaptées aux emplois présents.

Nous travaillons également sur le chômage des jeunes qui sortent sans qualification. Ils étaient environ 3 000 chaque année, et nous avons réussi à diviser ce nombre par deux. Mais il faut poursuivre et nous travaillons actuellement sur des “contrats régionaux d'emplois et de formations" qui seront expérimentés avec les organismes de formation. Pour les jeunes qui ont déjà une qualification, mais qui ne trouvent pas d'emploi, nous avons lancé en 2010 l'expérimentation “Visa compétences jeunes" : ils apprennent à réaliser un CV, s'entraînent à l'entretien d'embauche, savoir cibler les entreprises etc. Cette action sera généralisée en 2011.

Quelles sont les orientations que vous souhaiteriez voir dans le C-PRDF de 2011 ?

Nous allons garder tout le travail participatif mis en place avec le PRDF. Il faudrait que les problèmes d'orientation et d'information y figurent ainsi que la notion de parcours individualisé. Le PRDF est un lieu d'échange auxquels les chambres consulaires, les organismes de formation et les partenaires sociaux tiennent beaucoup, il faut que cela perdure.

Concernant l'apprentissage, quelles sont vos objectifs ?

Nous comptons environ 20 000 apprentis et nous constatons une élévation du niveau, puisqu'il existe désormais des filières à l'université. Toutefois, nous allons travailler sur le contenu pédagogique de ces formations et, notamment, sur les aspects numériques et informatiques, avec l'objectif que tous les apprentis aient un espace numérique de travail en 2011.

Que pensez-vous de l'orientation et l'information en région Centre ?

Il existe un véritable déficit de communication et d'orientation, notamment en raison de la méconnaissance des métiers. Les jeunes ont souvent des perceptions complètement dépassées. C'est pour cela que nous travaillons sur la mise en place de parrainage de jeunes dans les entreprises.

Souhaitez-vous agir sur des métiers spécifiques à votre Région ?

L'industrie automobile est très présente en région Centre. Il faut davantage d'adaptation. Par exemple, dans les lycées professionnels, les élèves disposent désormais de véhicules hybrides pour apprendre à les entretenir et les réparer. Nous avons également plusieurs pôles de compétitivité (cosmétique, énergie, eau, caoutchouc) que nous nous devons d'accompagner dans leur développement. Mais aussi les métiers liés au tourisme - car nous sommes la troisième destination touristique de France.