La norme Iso 29990 sur la qualité des services des prestataires de formation est publiée
La norme internationale Iso 29990, relative à la qualité des services fournis par les prestataires de formation, est maintenant publiée, notamment sur le site de l'Afnor. Destinée à aider les organismes et les individus à choisir un prestataire qui réponde à leurs attentes pour développer les compétences et les capacités, elle pourra être aussi utilisée pour certifier ces prestataires.
Par Knock Billy - Le 16 septembre 2010.
Après plusieurs années de travaux, la commission internationale chargée de l'élaboration d'une norme internationale sur la qualité des services des prestataires de formation, présidée par Marie-Christine Soroko, déléguée générale de la Fédération de la formation professionnelle (FFP), vient de publier ses conclusions.
La norme Iso 29990:2010[ 1 ]Cette norme est en vente auprès des services de l'Afnor sous l'intitulé Iso/FDIS 29990 : 2010 (F) “Services de formation dans le cadre de l'éducation et de la formation non formelle. Exigences de base pour prestataires de services".
www.iso.org , qui spécifie les exigences de base pour les prestataires de services de formation “non formelle" (c'est-à-dire non diplômante[ 2 ]Paru en 2006, le manuel Eurostat Classification précise qu'une activité d'“éducation formelle" doit conduire à un diplôme ou titre inscrit dans un cadre national de certifications (en France, le RNCP). La catégorie antérieure limitait ce champ à la formation initiale, alors qu'aujourd'hui elle comptabilise l'ensemble des dispositifs certifiants, y compris pour les adultes en formation continue.
L'“éducation non formelle" se définit par exclusion : une formation non diplômante, non certifiante. À ne pas confondre avec le troisième item de la terminologie européenne, l'“éducation informelle", c'est-à-dire ce qui s'apprend en dehors de tout cadre formatif, mais qui peut être comptabilisé dès lors qu'une “intention d'activité" existe, même si celle-ci se déroule dans un cadre privé (utilisation d'internet, par exemple).
http://epp.eurostat.ec.europa.eu ), vise à “fournir un modèle générique pour une pratique professionnelle performante et de qualité, ainsi qu'une référence commune pour les prestataires de services de formation (PSF) et leurs clients en matière de conception, développement et fourniture de prestations d'éducation, de formation et de développement non formels". Consacrée principalement à la compétence des PSF, elle est destinée à “aider les organismes et les individus à choisir un prestataire de services de formation qui répondra à leurs besoins et à leurs attentes en matière de développement des compétences et des capacités". Elle peut également servir d'outil de certification pour ces prestataires.
Les pratiques requises
Le texte précise qu'avant de proposer des services de formation et de les orienter efficacement, le prestataire doit réaliser une analyse approfondie des besoins de l'apprenant qui prenne en compte, notamment, sa qualification (son histoire en matière d'éducation et de formation), ses acquis (qualifications et attestations obtenues). Il lui est demandé de spécifier à l'apprenant (ou au commanditaire) les objectifs spécifiques et les résultats attendus de sa prestation, ainsi que les méthodes pédagogiques à mettre en œuvre. La norme exige de préciser la manière de transposer dans les tâches et les responsabilités professionnelles de l'apprenant des acquis de la formation.
Le prestataire doit également “mettre au point et documenter un curriculum et des moyens d'évaluation appropriés qui reflètent les objectifs et les résultats de l'apprentissage spécifiés" et “choisir des méthodes d'apprentissage, pouvant inclure l'apprentissage autonome". Le document contractuel de la prestation doit “spécifier clairement le rôle et les responsabilités des parties prenantes, y compris le PSF, dans la fourniture des services de formation, et quand ont lieu le suivi et l'évaluation du transfert de l'apprentissage".
Dans le cadre de l'évaluation de ses actions, il est demandé au PSF de procéder, notamment, à la description des “objectifs généraux et spécifiques" de celle-ci (et de son étendue). Et de s'assurer que “les procédures d'évaluation sont planifiées, choisies et réalisées dans le but de répondre aux objectifs prévus et peuvent être mises en œuvre de manière à apporter de la valeur" à l'apprenant. Il lui est fait obligation de mesurer et d'analyser dans quelle mesure l'apprenant individuel atteint ou a atteint les résultats d'apprentissage du service fourni. Il peut orienter vers des experts du domaine concerné l'apprenant qui aurait des difficultés ou aurait besoin d'une assistance spécifique pour atteindre les résultats d'apprentissage convenus.
Dans tous les cas, le prestataire est appelé à prendre des “mesures raisonnables" pour éviter que les évaluations qu'il réalise soient biaisées. Les rapports d'évaluation doivent donc être transparents et décrire clairement le service de formation, ses objectifs, les résultats observés et, également, les finalités, les procédures, ainsi que les grilles d'analyse utilisées pour interpréter les résultats observés. Il doit s'assurer que “le contexte (par exemple l'environnement d'apprentissage) dans lequel les services de formation sont fournis est étudié de manière suffisamment détaillée pour permettre d'identifier les influences éventuelles exercées sur le service de formation".
Management au sein de l'organisme prestataire
Les exigences de la norme Iso 29990:2010 ne se limitent pas à la prestation. “L'engagement vis-à-vis de la présente norme internationale doit être démontré au plus haut niveau de la direction du PSF, précise le texte. Il doit établir et documenter un système de management et s'assurer qu'il est compris, mis en œuvre, entretenu et révisé. Il doit désigner un membre de l'équipe de direction comme responsable du système de management." Ainsi, lors de la mise en œuvre de la norme, le prestataire doit établir et documenter “un plan d'affaires conforme aux pratiques généralement acceptées dans ce domaine". Lequel doit inclure la stratégie adoptée et les objectifs de l'organisme, ainsi qu'une description des structures de management, des processus clés et de la politique qualité du prestataire.
L'organisme prestataire devra veiller à ce que son personnel et ses intervenants possèdent les compétences clés requises pour réaliser leurs missions, “dans leurs descriptions de poste", et que ces compétences soient entretenues. Celles-ci devront pouvoir être évaluées ou revues en fonction de la description du poste. Le responsable de l'organisme devra permettre à l'ensemble de ses collaborateurs d'élaborer “des informations sur leur motivation et leur satisfaction professionnelle" et d'entreprendre “un développement professionnel continu". Il devra également assurer la réalisation d'audits internes (sur une période de 36 mois au maximum) permettant de vérifier le respect de la norme et que “le système de management est mis en œuvre et entretenu de manière efficace".
QUELQUES EXEMPLES DE COMPÉTENCES CLÉS DES PRESTATAIRES DE SERVICES DE FORMATION
La norme scinde les compétences lés en trois catégories principales.
Compétences liées à la fourniture des services de formation
• mise en application des théories de l'apprentissage ;
• mise en application des méthodes d'apprentissage ;
• choix et utilisation des supports d'apprentissage ;
• gestion des besoins spéciaux et de la diversité ;
• évaluation de l'apprentissage ;
• expertise dans une matière ;
• mise au point d'un curriculum ;
• identification des besoins en matière d'apprentissage ;
• mise en application de la technologie d'apprentissage.
Compétences personnelles liées aux qualités personnelles de l'individu en tant que facilitateur
• capacité à écouter et à communiquer efficacement ;
• réalisation de présentations ;
• capacité à motiver d'autres personnes ;
• facilitation ;
• gestion des conflits ;
• développement professionnel continu ;
• utilisation efficace des systèmes informatiques ;
• sensibilité aux problèmes d'égalité et de diversité ;
• adhésion à un code de conduite ou à un système de valeurs ;
• compétences interculturelles ;
• aptitudes à guider, conseiller et superviser.
Compétences professionnelles liées à la capacité du facilitateur à mettre en relation l'apprentissage avec les objectifs professionnels de ses clients
• innovation et l'utilisation des technologies émergentes ;
• sens des affaires (planification, établissement de budgets) ;
• gestion des parties prenantes ;
• formulation et la réglementation de la politique d'apprentissage, mise en réseau avec les parties prenantes, c'est-à-dire tisser des liens et établir des relations ;
• gestion des performances professionnelles ;
• compréhension de la nature évolutive du travail, c'est-à-dire au niveau social, technologique, industriel, politique, culturel ;
• utilisation de la technologie pour gérer les communications ;
• travail sur le développement et l'efficacité des organisations ;
• administration de l'apprentissage.
Notes
1. | ↑ | Cette norme est en vente auprès des services de l'Afnor sous l'intitulé Iso/FDIS 29990 : 2010 (F) “Services de formation dans le cadre de l'éducation et de la formation non formelle. Exigences de base pour prestataires de services".
www.iso.org |
2. | ↑ | Paru en 2006, le manuel Eurostat Classification précise qu'une activité d'“éducation formelle" doit conduire à un diplôme ou titre inscrit dans un cadre national de certifications (en France, le RNCP). La catégorie antérieure limitait ce champ à la formation initiale, alors qu'aujourd'hui elle comptabilise l'ensemble des dispositifs certifiants, y compris pour les adultes en formation continue.
L'“éducation non formelle" se définit par exclusion : une formation non diplômante, non certifiante. À ne pas confondre avec le troisième item de la terminologie européenne, l'“éducation informelle", c'est-à-dire ce qui s'apprend en dehors de tout cadre formatif, mais qui peut être comptabilisé dès lors qu'une “intention d'activité" existe, même si celle-ci se déroule dans un cadre privé (utilisation d'internet, par exemple). http://epp.eurostat.ec.europa.eu |