La professionnalisation des orienteurs
Par Monique Chatard - Le 01 février 2010.
“Définir un langage commun aux différents orienteurs" est un préalable au “renforcement partagé de leur professionnalisation". La députée de Seine-Maritime souligne que “les conseillers et orienteurs qui exercent dans l'éducation, le retour à l'emploi ou l'orientation et l'information sur les métiers et qualifications ont souvent des pratiques, voire un langage, qui ne sont pas les mêmes, alors qu'ils participent à la même politique publique". Pour y remédier, trois axes de travail : la création de lieux d'échanges, l'établissement d'une “cartographie" des pratiques et des actions des réseaux, et enfin le renforcement de la professionnalisation des orienteurs.
Tout d'abord, donc, des lieux d'échanges sur les pratiques professionnelles devront être mis en place à tous les niveaux : local, régional et national, même si la Région semble la plus indiquée pour organiser ce dispositif. Le rapport cite l'exemple du le Pôle Rhône-Alpes orientation (Prao). Ils permettraient de mettre en place des référents, d'organiser des échanges et séminaires à périodicité régulière, d'organiser une offre de formation conjointe à destination des orienteurs, et d'animer ou d'appuyer des projets communs. La création au niveau régional d'une “cellule d'appui à projets" serait particulièrement utile. Le DIO pourrait coordonner la création de ces lieux d'échanges, éventuellement portés par les Carif-Oref, les services déconcentrés ou des structures partenariales dédiées (associations ou GIP).
Deuxième préconisation : l'établissement d'une “cartographie" des pratiques et des actions des réseaux d'orientation grâce à un référentiel des prestations, créé au préalable. Le rapport cite à nouveau le travail du Prao. Les réseaux devraient y recenser les moyens consacrés (financiers, humains, outils) aux différentes actions référencées pour se positionner par rapport aux autres prestataires. De ce référentiel des prestations découlera un référentiel des compétences en matière d'orientation, créé par les différents réseaux sous l'égide du DIO.
Enfin, troisième point, le langage commun devra être complété par “une professionnalisation accrue et conjointe des acteurs de l'orientation", indique le rapport, qui adapte les politiques d'orientation à échelle internationale à la situation française. Il préconise ainsi de généraliser l'obligation de connaissance des filières et du monde de l'entreprise à l'ensemble des orienteurs, qui ne s'appuierait pas uniquement sur la psychologie (qui se justifie notamment par l'équilibre qu'il faut trouver entre les aspirations individuelles et les contraintes économiques et sociales ) mais aussi sur l'économie sociale, les compétences sur métiers et les qualifications ou la connaissance de l'entreprise. L'objectif serait d'acquérir des éléments théoriques (institutions et pratiques de l'orientation, filières de formations, métiers, emploi) et des connaissances pratiques qui pourraient être acquises par “la participation à des stages de découverte ou des séjours plus longs, soit sur des lieux de formation, soit en entreprise, soit au sein d'administrations, mais aussi par des rencontres régulières avec les entreprises et les formateurs". En outre, “la recherche sur le champ des politiques de l'orientation (coût, résultats, identification des bénéficiaires) qui se situe à la croisée des chemins entre les recherches sur la politique de l'emploi et de la formation professionnelle et les politiques d'éducation, devrait être intensifiée".
Enfin, le rapport souhaite favoriser les mobilités professionnelles entre les services publics de l'emploi, de la formation et de l'orientation, afin de renforcer l'ouverture aux connaissances et métiers proches.