Le Danemark, “numéro un" de la formation continue en Europe ?

Par - Le 01 octobre 2010.

“C'est au Danemark que la FPC (formation professionnelle continue) est la plus développée en Europe", écrit l'économiste Guillaume Blache dans une étude sur la “flexicurité" danoise, réalisée pour le compte de l'association Europe et entreprises. Pas moins de 80 % des entreprises danoises sont en effet formatrices !

L'offre de FPC s'organise au Danemark autour de trois piliers. Le premier concerne les “programmes de formation générale pour adultes". Lesquels concerne essentiellement les compétences de base qui n'auraient pas été acquises au cours du cycle scolaire. Le deuxième pilier renvoie aux programmes touchant aux études complémentaires ou “enseignement ouvert", destiné à fournir une formation complémentaire selon les besoins de l'individu. Pour avoir accès à ces programmes, est requis un certain niveau d'éducation et une expérience professionnelle d'au moins deux ans. Le troisième pilier, enfin, concerne les programmes de formation professionnelle pour adulte ou “formation à l'emploi".

Autant de programmes destinés à fournir de la formation dite “spécifique" à l'entreprise. “Un premier objectif de court terme est l'adaptation rapide de la main-d'œuvre aux besoins en compétence dans les différents secteurs d'activité. Un deuxième objectif de long terme, combiné au premier, est l'élévation du niveau général de qualification, afin de répondre aux problèmes structurels sur le marché du travail", résume Guillaume Blache.

Derrière cette affirmation, l'idée d'employabilité et d'adaptabilité des individus (ou “sécurité d'employabilité") est particulièrement prégnante dans les économies fortement ouvertes sur les marchés extérieurs. “Par rapport aux deux autres leviers possibles, que sont l'ajustement par les prix, donc par le salaire, et l'ajustement par les quantités offertes et demandées de travail (réduction du temps de travail, congés rémunérés, création d'emplois publics, préretraites, etc.), la FPC a l'avantage de freiner la segmentation du marché du travail, de réduire sensiblement les coûts du travail à salaire constant et d'en réduire l'éventail par la mise à niveau des compétences des individus", analyse l'économiste.

Par ailleurs, la mobilité croissante des individus engendrée par le maintien et la valorisation des compétences “peut permettre d'éviter les goulots d'étranglement, répondant ainsi plus facilement aux besoins des entreprises", précise l'étude d'Europe et entreprises.
Un bémol, cependant : il existerait une limite intrinsèque à l'investissement dans la formation continue, à travers un “âge propice" à la formation et au développement des aptitudes. “Hormis les conditions d'ordre biologique, il peut paraître nettement plus avantageux d'investir dans la formation professionnelle en début de vie active, car cet investissement pourra être rentabilisé sur une plus longue période", reconnaît Guillaume Blache.