Le Fafsea affiche une nette progression du Dif
Par Sandrine Guédon - Le 01 juillet 2010.
Le Fafsea (Fonds d'assurance formation des salariés des exploitations et entreprises agricoles) a publié ses chiffres pour l'année 2009. La collecte est en hausse, ainsi que le nombre d'heures de formation. La présentation de ce bilan intervient au moment où l'Opca lance le dispositif “Adema", destiné aux demandeurs d'emploi.
Le montant total de la collecte 2009 s'élève à 181,49 millions d'euros, soit 4,3 % de plus par rapport à 2008, ce qui fait dire à Jérôme Despey, nouveau président du Fafsea, que bien que confronté à la crise économique “le secteur s'en est bien relativement bien sorti". De son côté, Yves Honoré, directeur de l'Opca, estime quant à lui que “la trésorerie est saine, avec une bonne couverture des engagements. Par ailleurs, nos frais de gestion se situent en dessous de 8 %".
À lui seul, le Fafsea concentre 11,31 % des entreprises françaises ayant bénéficié de dispositifs de professionnalisation pour leurs salariés. Au total, “grâce à une gouvernance rigoureuse", toutes tailles d'entreprises confondues, ce sont plus de 5 millions d'heures de formation qui ont été financées en 2009.
Selon le rapport d'activité de l'Opca, trois dispositifs clés sont en croissance. Le Dif (droit individuel à la formation) affiche ainsi 33 % d'heures de formation en plus en 2009. Une croissance qui concerne toutes les catégories d'entreprises et toutes les catégories socioprofessionnelles, précise le Fafsea. De même, le Cif-CDD voit ses heures de formations augmenter de 22 %, pour des formations en majorité longues, qualifiantes, d'une durée comprise entre 400 et 800 heures. Troisième dispositif en hausse : les contrats de professionnalisation, qui sont en croissance de 6 %, “dans un contexte où la prise en charge financière – tous Opca confondus – des contrats de professionnalisation a diminué de 20 % en France, donc à l'opposé de la tendance générale", souligne le Fafsea. Les montants engagés par l'Opca pour ce dispositif s'établissent à 14,2 millions d'euros. Conséquence logique : la formation de tuteurs est progression (+ 23 %). “Néanmoins, les entreprises de plus de 10 salariés ont marqué le pas dans un environnement économique difficile : le nombre de salariés dont la formation a été financée baisse de 2 %", précise le Fafsea. La VAE (validation des acquis de l'expérience) est quant à elle en croissance de + 9 %. “Elle concerne surtout la tranche d'âge 35-50 ans (56 %) et, dans une moindre mesure, les 25-34 ans (une personne sur trois)".
Enfin, le nombre de bilans de compétences est stable, avec 651 bilans financés. Les employés restent les plus utilisateurs de ce dispositif (42 %), les ouvriers représentant 25 % des bénéficiaires. Les entreprises de plus de 50 salariés ne représentent que 19 % des entreprises ayant fait bénéficier leurs salariés de ce dispositif.
Lancement officiel d'Adema
S'agissant des demandeurs d'emploi, le Fafsea a lancé officiellement le dispositif Adema (“Accès des demandeurs d'emploi aux métiers agricoles"), une formation de 22 jours qui s'adresse aux demandeurs d'emploi ne connaissant pas les métiers de l'agriculture. D'ici 2010, 1 000 personnes pourront en bénéficier. Le dispositif est financé par les ressources du secteur de la production agricole qui ne sont pas reversées au FPSPP[ 1 ]Un arrêté du 8 mars 2010 prévoit, en effet, de diviser par deux la contribution au FPSPP des entreprises du secteur agricole, qui versent donc 6,5 % de leur contribution au titre de la formation professionnelle au lieu des 13 % prévus en 2010 pour les autres secteurs professionnels. , ce qui représente environ 4,8 millions d'euros pour 2010. Adema est prévu par une convention négociée par les partenaires sociaux de l'agriculture, qui doit être signée par Laurent Wauquiez, le secrétaire d'État chargé de l'Emploi.
Notes
1. | ↑ | Un arrêté du 8 mars 2010 prévoit, en effet, de diviser par deux la contribution au FPSPP des entreprises du secteur agricole, qui versent donc 6,5 % de leur contribution au titre de la formation professionnelle au lieu des 13 % prévus en 2010 pour les autres secteurs professionnels. |