Marché français du e-learning : le livre blanc de Michel Diaz

Par - Le 01 avril 2010.

Consacré au e-learning dans les entreprises françaises, le livre blanc de Michel Diaz, directeur associé de Fefaur, société d'études et de conseil, dresse un panorama de l'offre en matière de technologies, de contenus et de services.

De quoi parle-t-on, quand on parle du marché français du e-learning, interroge-t-il d'emblée ? Il s'agit d'un ensemble de marchés - technologies, contenus, services, etc. - dont les principaux sont au nombre de quatre : les LMS (learning management systems) ou plateformes de formation ; à ne pas confondre avec les logiciels de gestion de la formation ; le marché des contenus, qu'ils soient génériques (sur étagère) ou spécifiques (sur mesure) ; celui des outils auteurs ; et le marché des services.

Sur chacun d'entre eux, l'offre est désormais abondante. Après un démarrage laborieux, les grands organismes de formation y jouent un rôle croissant, avec souvent une présence sur plusieurs de ces marchés, comme pour le groupe Demos. Côté entreprises, si les plus grandes utilisent toutes la formation à distance, en “formation mixte" ou “blended learning" avec la formation présentielle, les PME se tiennent en retrait. Le marché français accuse par ailleurs du retard par rapport à ses homologues européens (voir encadré).

De son côté, le marché des outils auteurs trouve son origine dans la nécessité de développer des contenus e-learning spécifiques plus rapidement, à moindre coût et en s'affranchissant de la maîtrise d'un langage informatique (type Flash). Les outils auteurs sont divers : capture d'images d'écran enrichies d'animation visuelles ou sonores, diaporamas PowerPoint, etc.
Enfin, le marché du e-learning a vu se développer une importante composante de services. Car le besoin de l'entreprise s'exprime d'abord en terme de compétences que ses collaborateurs doivent acquérir et mettre en œuvre en relation avec sa stratégie (marchés, produits, modes de développement, etc.).

Puis en termes de moyens et de meilleure allocation des ressources. Pour ce faire, l'entreprise dispose aujourd'hui d'un grand nombre de modalités de formation : autoformation tutorée ou non, formation présentielle, interentreprises ou intra entreprise, formation-action, formation à distance synchrone (classe virtuelle), téléformation, coaching, blended learning, etc.
D'où le recours à des cabinets d'études et de conseil, indépendants des fournisseurs et capables d'accompagner l'entreprise dans la définition et la mise en œuvre de sa stratégie. D'autant plus lorsqu'il s'agit d'un LMS, dont l'intégration suppose le plus souvent une collaboration mixte associant la MOA (maîtrise d'ouvrage du projet) et un partenaire d'intégration extérieur (souvent une SSII fortement investie dans le domaine de la formation), tel que Logica ou Micropole Univers Institut.

Le développement des LMS
À mesure que le e-learning et la formation mixte se développent dans les entreprises, les LMS prennent une importance centrale. Et ce, pour les principales raisons suivantes : diversification des pratiques et des modalités de formation, nécessité d'évaluer les connaissances liées aux métiers sous forte tendance à la certification, nécessité de cibler (“profiler") les apprenants pour optimiser la formation et individualiser les apprentissages, articulation de la formation avec le développement des compétences métiers et la gestion des talents, pilotage de la formation au plus près du terrain et consolidation de l'information stratégique au niveau groupe.
Les plateformes de formation les plus avancées intègrent la gestion de ce qu'on appelle le “learning 2.0", qui désigne un vaste ensemble de nouvelles pratiques : apprentissage via les communautés de partage, blogs, wikis collaboratifs, etc.

[(Logiciels "à la demande"
Le mode SaaS pour “software as a service" est un modèle économique qui monte en puissance. Le logiciel n'est pas acquis dans le cadre d'une licence d'utilisation, il constitue un service locatif “à la demande". Reste que la majorité des plateformes de formation ont été acquises sous forme de licence, et qu'un certain nombre d'entreprises continuent de considérer que la maîtrise de leurs données passe par l'acquisition d'un logiciel.)]

[(Éditeurs du LMS
Si l'on compte plusieurs centaines d'éditeurs de LMS dans le monde, en France, ceux disposant d'une solide base installée sont en nombre restreint :

 trois plateformes sont américaines - Cornerstone Onedemand (Société Générale, Sanofi Pasteur, Barclays France, Oberthur, Flextronics France, etc.), Saba LMS (grâce notamment à son logiciel de classe virtuelle Saba Central : Adecco, Alcatel Lucent, Axa, ministère de l'Éducation nationale, etc.), TotalLMS (Accor, Carrefour, Laboratoire Roche, Microsoft, Cegos, etc.) ;

 quatre plateformes sont européennes : Mos (bien implantée dans des grands comptes européens : Nestlé, Air France, Sanofi-Aventis, etc., et devenue la propriété de Demos), Syfadis LMS (présent notamment dans le secteur bancaire et les organismes publics), E-Learning Manager, ainsi que WBT Manager, dont le ré-éditeur français est X-PerTeam. Auxquels on peut ajouter Adobe ou Epistema (récemment acquis par CrossKnowledge).)]

[(Le marché des contenus e-learning génériques

Concernant le marché des contenus e-learning génériques, les principaux éditeurs européens sont de plus en plus souvent des grands organismes de formation : Cegos, Demos, etc. Mais il existe d'autres acteurs sur le marché français :

 bureautique : Eni, Iprogress, Eduperformance (franco canadien) ;

 langues : Auralog, Digital Publishing, Telelangue ;

 management, commercial et marketing, finance, etc. : Cegos, Demos, CrossKnowledge, Iprogress. Plus d'autres spécialistes : Genesia (banque, assurance, finance), Fictis Prevention (sécurité, santé, hygiène, environnement).)]

[(Contenus spécifiques en France

Le marché des contenus spécifiques en France compte plusieurs acteurs : Cegos, Demos, Haïkara, HR Valley, KTM Advance, Qoveo, Takomah, U&I Learning, X-PerTeam / Symetrix. Certains se sont spécialisés dans le serious game : KTM Advance, Symetrix, Daesign.)]