Mixité et diversité : l'application de l'accord de branche

Élisabeth Bauby, de la FFSA (Fédération française des sociétés d'assurances), s'en félicite : “Dès la première année de l'application de l'accord du 19 décembre 2008, relatif à la mixité et à la diversité dans les sociétés d'assurances, des bonnes pratiques d'entreprises nous sont remontées." Jeunes, seniors, handicapés, les nouveaux entrants ont été plus de 14 000 en 2008, dont les deux tiers en CDI. C'est ce que montre le rapport de l'Observatoire de l'évolution des métiers de l'assurance, présenté le 18 mars dernier, lors du premier Forum sur la diversité et la mixité.

En matière d'égalité professionnelle, les entreprises ont affiché la volonté de prendre en compte un certain nombre d'éléments afin d'éviter un déséquilibre, ainsi que des objectifs de non-discrimination femmes-hommes : traitement des candidatures, déroulement de carrière, suppression des écarts de salaires, parentalité, etc. “La féminisation irrigue tous les métiers de l'assurance, affirme le rapport de l'Observatoire, et elle progresse parmi les cadres." En 2008, 58 % des salariés recrutés étaient des femmes. Cette féminisation s'accroît à un rythme régulier - surtout dans les métiers administratifs. Cependant, “les écarts de salaire sont une réalité, surtout chez les cadres", reconnaît Élisabeth Bauby. Et de souligner que les postes de direction que sont occupés qu'à 20 % par des femmes.

S'agissant des seniors, les 45 ans et plus représentent un peu plus de 42 % des effectifs salariés du secteur des assurances. Le rapport relève que la part des 55 ans et plus ne cesse d'augmenter, pour représenter 13,6 % des effectifs totaux. En six ans, leur part a pratiquement doublé et d'ailleurs, les femmes sont de plus en plus nombreuses dans cette catégorie.

L'Observatoire souligne que l'ensemble des accords d'entreprise se préoccupe de la situation des seniors, “compte tenu de leur importance quantitative". En s'orientant davantage vers le maintien dans l'emploi que vers l'embauche : entretien de carrière, aménagement des fins de carrière, recul de l'âge du départ à la retraite, etc.

Enfin, qui dit diversité dit place accordée aux salariés handicapés. Le rapport évoque une “politique volontariste", mais ces salariés ne représentent qu'1,9 % des effectifs de la branche, principalement dans les métiers administratifs et la logistique. Chez les cadres, 1 % des salariés sont en situation de handicap déclaré. “Il existe un décalage entre les profils recherchés par les entreprises, le plus souvent des bac + 2, et les profils des personnes handicapées", souligne Norbert Girard, de l'Observatoire de l'évolution des métiers de l'assurance. “C'est pourquoi certaines entreprises ont recours à la méthode des habiletés pour leur recrutement, puis l'acquisition d'une qualification ou la mise en œuvre d'une formation comportant des prérequis."

Pour conclure, Norbert Girard a souligné l'importance de la formation professionnelle dans le secteur, rappelant qu'il existe “une vraie culture de la formation dans la branche", avec 5 % de la masse salariale consacrés à la formation.

Le taux d'accès des salariés à la formation continue s'élèverait quant à lui à 75 % : “Trois salariés sur quatre sont en formation une fois par an." Concernant la durée moyenne des formations, l'Observatoire parle de 36 heures pour les cadres et de 46 heures pour les non-cadres.