Questions à Thierry Fayet, délégué régional FFP de la Réunion : “Apporter la preuve que nous agissons en professionnels"
Par Knock Billy - Le 16 octobre 2010.
La Fédération de la formation professionnelle (FFP) de la Réunion a organisé, le 21 septembre dernier, un colloque sur “La qualité de l'offre de formation et les comportements d'achat de prestations de formation" (voir notre article). Thierry Fayet, délégué régional FFP de la Réunion, répond à nos questions.
La question de la qualité semble préoccuper de plus en plus d'acteurs. À votre sens, pourquoi ?
La formation est un investissement, mais représente aussi un coût. Les commanditaires souhaitent de plus en plus sécuriser leur achat de formation dans un contexte économique tendu, mais aussi sur un marché où le nombre d'organismes de formation déclarés est en pleine explosion. C'est aussi une garantie de bonne utilisation des fonds de la FPC. Les organismes de formation s'attachent à montrer leur professionnalisme par des démarches qualité afin de se démarquer sur un marché concurrentiel. L'offre affichée ne suffit plus à convaincre. L'apprenant est aujourd'hui acteur de son propre parcours et il a besoin de repères fiables.
Mais à quels aspects les commanditaires accordent-ils réellement le plus d'importance ?
Les résultats de l'enquête lancée auprès de organismes de formation de la Réunion font ressortir pour 93 % des sondés que les commanditaires publics et privés sont surtout sensibles... au prix. Si 71 % répondent toutefois que les commanditaires sont sensibles à la qualité dans la formation, 62 % pensent que ces derniers n'attachent aucune importance aux labels, certifications et normes ! Mais 62 % souhaiteraient que l'ingénierie de formation soit valorisée.
Avec quels outils ces commanditaires évaluent-ils la qualité des prestations ?
Les évaluations reposent essentiellement sur les résultats. Notre métier a évolué et, de fait, nos champs d'intervention se sont élargis. Aujourd'hui, l'évaluation de l'acte formatif n'est pas au centre des “attendus" : quelles sont les méthodes pédagogiques, quelles ressources, quelle alternance, etc. Par contre, l'évaluation de la qualité porte davantage sur le taux de placement, le taux de réussite aux examens, le respect des procédures administratives (délai de retour des bilans, facturation, statistiques).
Les labels, certifications et normes ne suffisent donc pas pour garantir la qualité de l'offre ?
Les labels, certifications et normes n'ont rien d'absolu, mais apportent des garanties sur l'activité du prestataire (CV des dirigeants, attestation de clients, description des locaux et des outils pédagogiques, etc.), à l'image de la démarche ISQ OPQF. Garantie d'un travail constant avec les normes, et assurance écrite, par tierce partie, qu'un produit où un service est conforme aux exigences spécifiées par un référentiel, pour la certification.
Au sein de la FFP, nous considérons comme essentielles les démarches qualité dans lesquelles s'engagent les organismes. Nous apportons la preuve que nous agissons en professionnels. Elles s'intègrent à tous les niveaux de la chaîne de création de valeur.
En somme, l'affichage doit être clair et lisible afin que les différents opérateurs puissent avoir la garantie d'avoir en face d'eux un professionnel reconnu. Nous pouvons d'ailleurs prendre un exemple dans un autre secteur d'activité : le bâtiment et le label Qalibat.