Rapport Éoche-Duval : la VAE pour rendre les métiers maritimes plus attractifs
Par Béatrice Delamer - Le 01 mai 2010.
“Améliorer l'accueil, l'orientation et l'accompagnement, y compris en matière de validation des acquis et de l'expérience, des candidats aux métiers maritimes ou paramaritimes", en créant un réseau de professionnels mieux à même d'“accueillir et accompagner les jeunes dans la profession de marin et développer le tutorat" est l'une des propositions faites par le rapport du Comité opérationnel (Comop) “Formation-pluriactivités-social" du Grenelle de la mer
Le document a été et remis le 18 avril à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer, par Christophe Éoche-Duval, maître des requêtes au Conseil d'État, pilote du projet [ 1 ]Chefs de projet : Éric Levert, sous-directeur des gens de mer et de l'enseignement maritime et Yann Bécouarn, adjoint au sous-directeur des gens de mer et de l'enseignement maritime..
Il s'agit de faciliter l'accès à la VAE sans toutefois négliger “l'ensemble de la palette des outils de la formation tout au long de la vie". Côté opérationnel, le comité recommande de veiller, dans le contexte de mobilité professionnelle, à la prise en compte des “retours d'expérience", à la formation des jurys et à l'élaboration de leurs rapports, pour mieux préparer les candidats. Il propose de travailler sur le développement de la “VAE collective" avec les organisations professionnelles.
Le comité estime également qu'il faut structurer l'accompagnement du marin (formation des accompagnateurs, cadre du dossier, etc.) à la fois pour la VAE et pour sa mobilité professionnelle. Il conseille une meilleure information sur l'offre de formation, que ce soit en lycée professionnel ou par l'École nationale supérieure maritime [L'ÉNSM va regrouper les [Écoles nationales de la marine marchande du Havre, de Marseille, de Nantes et de Saint-Malo). Cet établissement public d'enseignement supérieur sera placé sous la tutelle du ministre chargé de la Mer.[/footnote] .
Autre préconisation : améliorer les compétences maritimes des administrations de l'État ou des collectivités territoriales en charge des sujets mer. “Les agents doivent pouvoir bénéficier de formations liées aux questions maritimes et environnementales ainsi qu'aux enjeux de développement du littoral." Concrètement, il propose que le CNFPT inscrive dans ces programmes une formation spécifique et recommande de prévoir une mise à niveau des agents concernés.
L'offre de formation
L'École des affaires maritimes serait tête de réseau pour susciter et piloter un recensement de l'offre de formation organisée par les autres administrations, notamment la marine nationale, et l'offre universitaire, de façon à les compléter et/ou mutualiser sur une plateforme d'information nationale sur internet, dont elle pourrait également piloter la mise en place. Le rapport recommande qu'un relais régional soit établi pour permettre aux offres de formation ou de stage d'être au plus près des besoins. Il s'agira notamment “de sensibiliser les plateformes de gestion des ressources humaines (GRH) des préfectures de régions littorales aux enjeux maritimes et littoraux et, au besoin, de participer à la définition des besoins de formation maritime par région". Et aussi “de participer à des actions spécifiques, ceci dans le cadre de plans d'actions régionaux".
En ce qui concerne la formation initiale, est proposée la création d'une filière cohérente de formations qualifiantes (universitaire et professionnelle). Le comité pense qu'il faut proposer des formations qualifiantes de niveau CAP et BTS, et “amplifier un plan de requalification et de formation conséquent" de manière à rendre les métiers plus attractifs.
Le rapport estime que la mise en œuvre de ces mesures “ne nécessite pas des budgets importants liés à des investissements en infrastructures", mais qu'elle requiert en revanche “des investissements humains notables, compte tenu des expertises et des encadrements qu'elles supposent", notamment le face-à-face pédagogique pour ce qui concerne la formation.
Notes
1. | ↑ | Chefs de projet : Éric Levert, sous-directeur des gens de mer et de l'enseignement maritime et Yann Bécouarn, adjoint au sous-directeur des gens de mer et de l'enseignement maritime. |